Écho de presse

Larbi Ben Barek, "dieu" du football français

le 24/04/2020 par Pierre Ancery
le 08/06/2016 par Pierre Ancery - modifié le 24/04/2020

Star de l'équipe de France de la fin des années 30 au début des années 50, le Marocain Ben Barek est considéré comme un des plus grands footballeurs de tous les temps.

Le 25 janvier 1939, Paris-Soir fait le portrait d'une « étoile du football français » : Larbi Ben Barek. Ce jeune homme de 21 ans est alors l'une des stars d'un sport qui, loin d'être universel comme c'est le cas aujourd'hui, commence seulement à être réellement médiatisé.

 

Adulé pour sa technique, ce Marocain de Casablanca, qui gardera toute sa vie sa nationalité (y compris lorsque le Maroc cessera d'être un protectorat français), joue à l'Olympique de Marseille et officie depuis 1938 en tant que milieu offensif au sein de l'équipe de France. Il fait sensation lors d'un match en Italie le 4 décembre 1938, au cours duquel, hué par les Italiens, il entonne La Marseillaise...

 

Le journal, qui le compare à « un descendant des grands conquérants arabes », retrace le parcours de Ben Barek sur un ton volontiers paternaliste. Et lui prédit, après le foot, un destin qui peut étonner quand on connaît la façon dont se recyclent la plupart des grands joueurs actuels en fin de carrière...

 

"Un beau jour, si Ben Barek poursuit intégralement son programme, ce joueur remarquablement doué pour le football, retournera auprès des siens, ramenant de « belles images » qui lui permettront d'acheter un petit commerce à Casablanca. Et avec autant de modestie qu'il s'est révélé au monde du football, Ben Barek rentrera dans le rang pour poursuivre la vie qu'il a rêvée."

 

En réalité, Larbi Ben Barek, après la guerre, rejouera dans l'équipe de France en 1954. Il deviendra ensuite entraîneur puis jouera un temps comme amateur (payé illégalement) en Belgique. Il meurt en 1992, dans la solitude. Le 8 juin 1998, la FIFA lui décerne à titre posthume la médaille de l'ordre du mérite.

 

De lui, Pelé disait : « Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu ».