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Écho de presse

1938 : la face nord de l'Eiger vaincue

L'ascension de cette muraille verticale de 1600 mètres était considérée comme le "dernier grand problème alpin".
Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Publié le

13 mars 2017

et modifié le 22 novembre 2024

L'ascension de cette muraille verticale de 1600 mètres était considérée comme le "dernier grand problème alpin".

Juillet 1938. Quatre alpinistes, les Allemands Anderl Heckmair et Ludwig Vörl d'un côté et les Autrichiens Heinrich Harrer et Fritz Kasparek de l'autre, se lancent dans une ascension périlleuse, pour ne pas dire presque suicidaire : celle de la face nord de l'Eiger, dans l'Oberland bernois (Suisse).

 

L'une des trois grandes faces nord des Alpes avec celle du Cervin et des Grandes Jorasses, parfois surnommée « le Mur de la mort », il s'agit d'une paroi de 1600 mètres presque entièrement verticale, réputée infranchissable. Les tentatives antérieures se sont toutes soldées par un échec, en particulier celles de 1935 et de 1936, au cours desquelles l'ensemble des grimpeurs a perdu la vie.

 

Les deux cordées, allemande et autrichienne, s'élancent le 21 juillet. Les alpinistes, tous des grimpeurs chevronnés, ont entre 26 et 32 ans. La presse ne manque pas de relayer l'événement, qu'elle suit en direct, car l'ensemble de la paroi peut être observée au télescope depuis le col de la Kleine Scheidegg. Le Petit Parisien du 24 juillet écrit :

 

"On communique à 18 heures, au sujet de la tentative d'ascension de la paroi nord de l'Eiger, que les deux cordées ont progressé avec difficulté et sont arrivées à une profonde fissure qui se trouve un peu au nord du point le plus élevé atteint jusqu'à présent, et qui se trouve dans la direction de la route suivie naguère par Lauper. Les quatre touristes ont fait ainsi le tour de la paroi « jaune » qui domine cet endroit et ont réussi à atteindre cette paroi après une traversée très difficile."

 

Le 24, les deux cordées, parties séparément, se rejoignent après avoir survécu à une avalanche dans "l'Araignée blanche", un névé du haut de la face. La météo est très mauvaise.  Le reporter de Paris-Soir écrit :

 

"Toute la nuit, j'ai pensé à quatre jeunes hommes qui ne dormaient certainement pas, qu'une corde et des pitons d'acier liaient au rocher sur je ne sais quelle vire impossible, là-haut, en pleine paroi nord de l'Eiger, à 3.600 mètres d'altitude environ. Quatre hommes, formant deux cordées, tentent à leur tour la folle ascension qui fit déjà tant de victimes inutiles. Ils veulent triompher du « dernier grand problème alpin » : la face nord de l'Eiger. Toutes les faces nord sont tombées au cours des trois étés précédents. Vaincues, celle des Grandes Jorasses, celle des Drus, celle du Cervin. Hautaine, rageuse, plus mauvaise que toutes les autres, celle de l'Eiger, l'« Eiger nordwand » des Allemands, résiste encore aux assauts répétés des alpinistes d'outre-Rhin et d'Italie."

 

Le lendemain, la nouvelle tombe : l'ascension est réussie. Tous les journaux en font leur une. Le 26, Paris-Soir parvient à rencontrer les alpinistes, revenus indemnes. Ils racontent la fin de leur ascension :

 

"Ce qui était extrêmement gênant, ajouta Heckmair, ce sont les nombreuses petites avalanches de pierres dont nous étions constamment menacés. Il nous était, d'autre part, très difficile de repérer notre direction dans la brume épaisse couvrant le sommet. Après six heures d'escalade extrêmement difficile, nous atteignions enfin le bord inférieur de la calotte du sommet et, vers quatre heures de l'après-midi, nous avions vaincu l'Eiger norwand."

 

L'exploit des quatre hommes fut récupéré politiquement. Le régime nazi vit dans l'union des cordées allemande et autrichienne un symbole de l'Anschluss, qui avait eu lieu le 13 mars de la même année, et s'en servit dans sa propagande. En 1958, Heinrich Harrer écrivit un livre, La Face nord de l'Eiger, considéré comme l'un des plus importants de la littérature alpine.

Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Pierre Ancery est journaliste. Il a signé des articles dans GQ, Slate, Neon, et écrit aujourd'hui pour Télérama et Je Bouquine.

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