Écho de presse

Le clown Chocolat, première star noire du cirque français

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Les clowns Chocolat (à gauche) et Footit (à droite), circa 1900 - source : Gallica-BnF

Le duo comique que formait le clown noir Chocolat avec son partenaire Footit connut la gloire dans le Paris de la Belle Époque. Il fut acclamé dans la presse, avant de sombrer dans l'oubli.

De son vrai prénom Rafael, Chocolat fut l'artiste noir le plus célèbre de la Belle Époque. Un destin hors norme pour cet ancien esclave né à La Havane (Cuba) entre 1865 et 1868. Vendu lorsqu'il était encore enfant à un riche propriétaire espagnol, il est alors emmené dans le village de ce dernier, près de Bilbao.

 

Là, Rafael s'enfuit et devient tour à tour mineur, groom, chanteur de rue, docker, avant d'être engagé comme domestique par le célèbre clown anglais Tony Grice. Ce dernier va l'initier à l'univers du cirque, au sein duquel Rafael va bientôt prendre le pseudonyme de « Chocolat », un surnom courant pour les Noirs à l'époque.

Comme l'explique l'historien Gérard Noiriel, auteur de Chocolat, la véritable histoire d'un homme sans nom, le nombre de Noirs vivant à Paris dans les années 1880 est infime. Considérés comme des « primitifs », ils suscitent aussitôt l'étonnement et le rire. Une réaction que va exploiter Tony Grice en faisant de Rafael un « cascadeur », c'est-à-dire l'acteur qui, sur scène, reçoit les coups pour faire rire le public.

 

Rompant après quelque temps son association avec Tony Grice, Chocolat triomphe en 1888 au Nouveau-Cirque dans un pantomime intitulé La Noce de Chocolat, qui lui permet de mettre en valeur ses talents de mime et de danseur.

 

Mais c'est son duo avec le clown anglais Footit qui, à partir de 1895, va le rendre célèbre dans tout le pays. Ensemble, ils créent un nouveau type de comédie basé sur la relation entre le clown blanc (Footit) et l'auguste (Chocolat), qui rencontre un immense succès. Leur sketch Guillaume Tell est même filmé par les frères Lumière.

 

Pendant des années, la presse fait un triomphe au duo. Gil-Blas écrit ainsi en 1900 :

« Lorsqu'on a ri à se décrocher la mâchoire aux pitreries d'un Foottit ou d'un Chocolat, on peut aller se coucher la conscience tranquille sans crainte de faire de mauvais rêves.

 

Pourquoi Choco...

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