Écho de presse

Violette Morris, d'athlète « excentrique » à agent de la Collaboration

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Entraînement à la boxe de Violette Moris avec un sparing partner, Agence Rol, 1913 - source : Gallica-BnF

Sportive hors du commun qui « parle haut et boit ferme », Violette Morris défraye la chronique de l’entre-deux-guerres. Elle finira assassinée dans les années 1940, en raison de son accointance supposée avec la Gestapo.

« Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ! »

Telle était la devise de Violette Morris. Cette jeune fille de bonne famille (son père, le baron Pierre Jacques Morris, était capitaine de cavalerie) a vingt ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Sportive et téméraire, elle décide de servir son pays comme un homme : elle assure volontairement, comme motocycliste, les services de liaison de l'armée anglaise.

« La Morris », comme on la surnommera bientôt, se lance ensuite dans une extraordinaire carrière de sportive, à une époque où le sport est encore une institution largement sexuée, symbole de la virilité et de la force propres aux hommes. Qu'importe, Violette Morris fonce tête baissée et stupéfait la France en raflant des dizaines de récompenses dans des sports variés : athlétisme, football, automobile, natation.

Le très populaire Paris-soir résume ainsi ses exploits :

« Cette jeune femme qui parle haut, boit ferme et que rien n'intimide, accumule les records : elle bat plusieurs fois les records féminins du lancement du poids et s'adjuge même le record de France.

Elle est capitaine de l'équipe de France de football et on la voit, seule femme, participer au Vél' d'Hiv' aux dures épreuves cycliste derrière motos, pédalant à 80 kilomètres à l'heure.

Elle gagne aussi plusieurs épreuves de natation. »

Dans les années 1920 et 30, Violette Morris est de toutes les compétitions. Son palmarès sera impressionnant : plus de 20 titres nationaux et une cinquantaine de médailles dans des épreuves nationales et internationales, tous sports confondus.

La presse ne manque pas de relater les exploits de cette championne hors norme, dont l’allure et les manières font l'objet de toutes les attentions  et des commentaires d'une presse masculine aussi admirative que railleuse. Quel « solide gaillard » que cette Violette, s'amuse ainsi Le Figaro, racontant sa victoire lors d'une course automobile particulièrement hardue :

« C'est Mlle Violette Morris ! Mlle Violette Morris vient de gagner le Bol d'Or.

On sait ce qu'est le Bol d'Or. C'est une course d'automobiles qui dure vingt...

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