Écho de presse

La première ascension du Mont Blanc en 1786

le par

Voyage de M. de Saussure à la cime du Mont Blanc au mois d'août 1787, illustration de Christian von Mechel, 1790 - source WikiCommons

Le 8 août 1786, Jacques Balmat et Michel Paccard parviennent pour la première fois au sommet du Mont Blanc. La presse se fait aussitôt l’écho de cet exploit. Mais celui-ci sera entaché par la première controverse de l’histoire de l’alpinisme...

En cette fin de XVIIIe siècle, le Mont Blanc attire et effraye à la fois. Le sommet des Alpes (4 805 m aujourd’hui), dont la cime n’a encore jamais été atteinte par l’homme, appartient alors au duché de Savoie, composante du royaume de Sardaigne. Ses abords sont extraordinairement difficiles d’accès et le lieu, considéré comme horriblement dangereux, est appelé « montagne maudite » par les habitants de la vallée de Chamonix et par les rares touristes qui viennent le contempler.

Reflétant cette fascination mêlée d’épouvante devant les proportions gigantesques de la montagne, plusieurs articles lui sont consacrés dans la presse d’Ancien régime. Dans Le Mercure de France, un voyageur le compare à une divinité mythologique :

« Ce Mont-Blanc, bien plus gigantesque que l’Atlas, aussi vieux que Saturne, me paraissait un colosse dont la tête chenue touchait aux cieux ».

Pionnier de l'alpinisme et de la littérature alpine, l’explorateur suisse Marc-Théodore Bourrit livre en 1785, dans le Journal de Paris, une description exaltée de la célèbre montagne - la citation est extraite de sa Description des glaciers et glacières de Savoie :

« Qu’on se le figure, ce grand dôme des Alpes soutenu par de magnifiques rochers [...]. Le voilà donc, ce mont sourcilleux que les siècles n’ont pu détruire, qui brave le soleil brûlant, les orages, et tous les efforts des éléments destructeurs ! [...]

Quelle est la puissance qui a pu soulever hors de la terre ces masses énormes, et les élancer à la hauteur de deux mille toises ? »

Bourrit, qui rêve d’être le premier à atteindre la cime, raconte aussi ses tentatives infructueuses pour gravir la célèbre montagne. Le naturaliste genevois Horace Bénédict de Saussure consacre à la même époque de nombreuses pages au Mont Blanc. Le Journal de Paris raconte en 1781 que Saussure « a fait huit voyages pour l’étudier » : l’édition de ses Voyages dans les Alpes font alors figure d’autorité.

Accompagné de guides locaux, Saussure, lui aussi, a tenté plusieurs fois - en vain - d’atteindre le point culm...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.