Titre de presse

Ce soir

grand quotidien d'information indépendant
2 mars 1937 - 2 mars 1953
Titre de presse

Ce soir

grand quotidien d'information indépendant
2 mars 1937 - 2 mars 1953
2 mars 1937
Paris (France)
3 536
 
31 août 1950
information générale
illustrée
Quotidien

Les Unes emblématiques de ce titre de presse

Ce soir

3 novembre 1937

Ce soir

11 août 1945

Ce soir

28 mars 1939

Ce soir

15 juillet 1937

Créé par le Parti communiste en 1937 pour concurrencer Paris-soir, Ce soir était un journal quotidien du soir, dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch. Il cesse de paraître en 1953.

Fondé par Maurice Thorez pour concurrencer Paris-soir, le premier numéro du journal, tiré à 100 000 exemplaires, sort au soir du 1er mars 1937. Il est placé sous la direction de deux écrivains célèbres : Louis Aragon et Jean-Richard Bloch.

Élie Richard, le rédacteur en chef, est un ancien de Paris-soir. Quant à la direction « économique » du titre, elle est entre les mains de Gaston Bensan, « homme de l'ombre », habitué des maisons d'édition du Parti.

Le journal réussit rapidement à trouver un lectorat, sans pour autant atteindre le niveau de Paris-soir. En mars 1939, le tirage est de 250 000 exemplaires. Une notoriété due notamment au prestige de ses collaborateurs : le chef du service de politique étrangère est Paul Nizan.

Le conflit espagnol est couvert par dix-huit journalistes et reporters-photographes. Les grands noms du journalisme de gauche se succèdent pour décrire et illustrer les combats du côté républicain, tels qu'Édith Thomas, Andrée Viollis, Louis Parrot, Stéphane Manier ou encore Georges Soria. Des photographes appelés à devenir célèbres font également bénéficier le quotidien de leurs clichés de la guerre civile espagnole, tel Robert Capa, photographe officiel de Ce soir jusqu'en en 1939.

Le quotidien cesse sa parution sous l'occupation allemande, et reparaît le 25 août 1944.

Aragon reprend la direction du journal, d'abord seul, puis avec Jean-Richard Bloch, qui rentre en France en janvier 1945 après avoir passé la guerre en URSS, où il a été la voix de la France sur Radio-Moscou. Ce dernier meurt soudainement en 1947.

En 1949, Aragon place un jeune écrivain, André Stil, à la rédaction en chef du quotidien. Mais l'année suivante, André Stil est élu au Comité central du Parti communiste et nommé rédacteur en chef de L'Humanité, malgré l'opposition d'Aragon. Pour le remplacer, ce dernier obtient la nomination d'un directeur adjoint, lui aussi jeune écrivain, Pierre Daix, qui assume cette fonction de 1950 à 1953.

Les débuts de la guerre froide vont remettre peu à peu en cause l'existence du journal, dont l'administration est jumelée à celle de L'Humanité en 1947 : les deux titres sont réunis dans un même immeuble, 37 rue du Louvre à Paris. Le quotidien, qui a perdu son autonomie, est ensuite pris dans une spirale de déclin qui affecte de nombreux titres nés dans la Résistance, et en particulier la presse communiste. Le 2 mars 1953, il disparaît.