Titre de presse

La Petite République

13 avril 1876 - 1 janvier 1938
Titre de presse

La Petite République

13 avril 1876 - 1 janvier 1938
28 avril 1876
Paris (France)
16 303
 
6 mai 1927
information générale
Quotidien

Les Unes emblématiques de ce titre de presse

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882. Arthur Ranc, Dyonis Ordinaire ou encore Hector Pressard s’y succèdèrent à la tête de la rédaction et orientèrent la feuille vers une idéologie davantage socialiste. Devenu l’organe de Briand dans les années 1905, la publication ne résiste pas au coup de la guerre et s’encloisonne dans la confidentialité au sortir du conflit avant de s’éteindre définitivement en 1938.

Le quotidien La Petite République française fut fondé le 13 avril 1876  dans le sillage des nouveaux journaux qui suivirent l’état de siège à Paris. Contrairement à La République Française de Gambetta dont il est le satellite, le journal s’efforce de proposer un contenu relativement laconique à destination d’un lectorat localisé dans les régions rurales. Sur le plan financier, les premiers mois de la Petite République sont un échec et le déficit constant intensifie les difficultés. Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899) parvint toutefois à trouver des crédits supplémentaires et la situation fut rétablie dès l’année suivante. Son succès ne fut pas immédiat et se ne précisa qu’après la crise de 1877. Pour autant les tirages grimpent à la hâte, le journal dépasse rapidement les 100 000 exemplaires avec des pointes à 200 000 en 1879 et dépassait encore régulièrement les 150 000 copies en 1880. Une situation éphémère. La mort de Gambetta en 1882 affaiblit considérablement le tirage d'une publication déjà minée par la concurrence imposée par La Lanterne et Le Petit Parisien.

En juin 1880, La Petite République fut reprise par une société anonyme qui gérait également d’autres publications telles que la Semaine populaire – le supplément illustré du journal jusqu’en 1890 – l’Armée française ou encore la Famille. De 1880 à 1886, le quotidien réaffirme son approbation aux idéaux opportunistes sous la direction de Dyonis Ordinaire puis il est cédé à un groupe de députés modérés composé de Léon Say, Montebello et Franck Chauveau. De nouveau vendu en 1888 à Louis Andrieux alors qu’il ne tire plus qu’à 25 000 exemplaires, ce dernier en fait un organe boulangiste pour un court laps de temps puisqu’il cède le titre en février 1890 – conséquemment à son échec électoral – à René d’Hubert (1855-1927) du Gil Blas. Les radicaux n’ont en définitive plus leur place dans cette rédaction où se succèdent les directeurs politiques. Le triumvirat de Lockroy, Millerand et Teillard ne se fit pas sans heurts avec l’administration de Maurice Dejean et Gérault-Richard reprit la fonction aux côtés de Jean Jaurès qui en fit assurément un papier dreyfusard malgré les réticences de nombreux rédacteurs. En 1898, l’on accola l’épithète « socialiste » à la publication initiale jusqu'en 1905.

L’hostilité se fit plus rude entre Maurice Dejean et Jean Jaurès en particulier lors de l’affaire des « 100 000 Paletots » un magasin de confection pour lequel La Petite République réalisait beaucoup de publicité alors que ses ouvrières y étaient explicitement exploitées. Jaurès part dès 1903 pour fonder l’Humanité. Le quotidien devient l’organe de Briand qui place Henri Turot à la tête de la rédaction jusqu’en 1914. Dejean conserve sa place de directeur et actionnaire et renforce toujours plus son influence. Les tirages ne cessent de décroître, de 67 000 exemplaires en 1910, ils fléchissent à 47 000 feuilles en 1912. La publication cesse à l'entrée en guerre de la France mais connait un regain timide entre 1916 et 1917. Mais le coup a été fatal. La Petite République se fait de plus en plus confidentielle et choit définitivement aux alentours des années 1938.