Titre de presse

L’Univers illustré

journal hebdomadaire
22 mai 1858 - 27 octobre 1900
Titre de presse

L’Univers illustré

journal hebdomadaire
22 mai 1858 - 27 octobre 1900
1 janvier 1871
Paris (France)
1 029
 
28 décembre 1895
information générale
illustrée
Hebdomadaire

Les Unes emblématiques de ce titre de presse

L’Univers illustré a été fondé en 1858 en tant que complément hebdomadaire au quotidien L’Univers. L’éditeur Michel Lévy Frères y poursuivait une formule séduisante, entre divertissement et information, sur le modèle de L’Illustration. En 1900, le journal est absorbé par La Vie illustrée.

L’Univers illustré fut un hebdomadaire publié par la maison d'édition Michel Lévy Frères tous les samedis à partir de mai 1858. Il connut une brève suspension pendant la guerre franco-prussienne, qui n’eut cependant pas d’impact majeur sur la poursuite de sa conduite. L’attention des rédacteurs à l'esthétique du journal lui conféra d'abord une place de choix parmi les jeunes publications, avant d'être concurrencé sur son propre terrain par l'apparition de suppléments illustrés édités par les grands titres de presse. L’hebdomadaire commence à péricliter, avant d'être absorbé par La Vie illustrée en 1900. En 1910, le titre connaît un bref retour dans les kiosques, avant de s’éteindre deux ans plus tard.

L’éditeur Michel Lévy Frères, ponte de l’édition du milieu du XIXe siècle, décide de lancer en mai 1858 un hebdomadaire de huit pages au format  29 x 41 cm, sur le modèle de L’Illustration, créé en 1843. Si ce dernier s’adressait à un public relativement aisé du fait de son coût, 75 centimes, L’Univers illustré affiche immédiatement un prix moindre : 25 centimes à ses débuts – même s’il ne cessera d’augmenter, atteignant les 40 centimes en 1874.

Théophile Gautier en personne expose le dessein du journal dès le premier éditorial : « Nous ne serons pas seulement un journal d’images […], nous serons à la fois un journal et un livre ; nous contiendrons la chose sérieuse et la chose légère, l’entrefilet du jour et la page qui reste ». L’art y occupe une place prépondérante, le beau devant s’allier à l’utile, sans jamais être corrompu par toute forme de combat politique. Ses concurrents et détracteurs lui reprochent d'ailleurs souvent de s’éloigner de l’actualité française. Aussi, l’hebdomadaire se sert de textes déjà parus dans les périodiques étrangers tels que The Illustrated London News ou le Illustrirte Zeitung (de Leipzig), idée lui permettant de reproduire des xylographies de qualité à frais réduits.

La rédaction est confiée à Émile de La Bédollière (1812-1873), journaliste et homme-à-tout-faire, qui adopte six pseudos différents au cours des 26 premiers numéros.

L’Univers illustré connait un franc succès dans les années 1880. Au cours du premier semestre de l’année 1886, les ventes s’élèvent à 15 400 exemplaires contre quelque 33 000 pour Le Monde illustré et 18 000 pour L'Illustration.  Les romans populaires et les relais publicitaires incorporés au tirage permettent au journal le maintien d’une publication numériquement élevée et économiquement rentable.

Néanmoins, à la fin des années 1880, nombre de grands quotidiens – comme La Lanterne ou encore La Libre Parole – lancent également leur propre supplément illustré. Ces titres bon marché rencontrent un énorme succès auprès du public de masse – et participent à la construction d’un imaginaire collectif commun.

La stagnation des ventes aux alentours des 15 000 exemplaires – score en deça de ses débuts quoique non négligeable – pousse les fils Calman-Lévy à revendre le titre en 1898 à Félix Juven (1862-1947), patron du groupe de presse Société d’édition et de publication, qui le fait fusionner avec La Vie illustrée courant 1900. L'Univers illustré regagne son autonomie à compter de 1910, quelques mois avant à la disparition de La Vie illustré.

L’essor et le perfectionnement croissant de la photographie ont entre-temps favorisé la création de titres au style différent, inspiré des grandes revues américaines d'alors. Devant ces feuilles, L'Univers illustré semble demodé. Bien qu'il ouvre lui aussi ses pages à la photographie, les principes typographiques du journal demeurent ceux du siècle passé. Incapable de faire face à la nouvelle génération de périodiques illustrés, le titre disparaît en 1912.