Écho de presse

Quels sont les défauts des hommes ?

le 04/06/2018 par Pierre Ancery

le 08/02/2017 par Pierre Ancery - modifié le 04/06/2018

Femina, 15 juin 1912 ; source RetroNews BnF

C'est la question que « Femina », premier magazine à viser un public exclusivement féminin, posait en 1911 à ses lectrices.

En novembre 1911, le périodique Femina lance une grande enquête-concours auprès de ses lectrices. Son intitulé : "Quels sont les défauts des hommes ?". Le principe est simple : à chaque nouveau numéro, le magazine propose une liste de dix nouveaux défauts. Au bout de quelques mois, leur nombre total s'élève à 70. Les lectrices qui ont soigneusement réuni tous les numéros précédents doivent alors faire un choix parmi cette liste et classer, par ordre d'importance, les défauts qu'elles jugent les plus typiquement masculins.

Environ 7 000 lectrices participent. Les résultats tombent le 15 juin. Voici la liste définitive :

"(1) ÉGOÏSME
(2) JALOUSIE
(3) INFIDÉLITÉ
(4) INTEMPÉRANCE
(5) LÂCHETÉ
(6) IMMORALITÉ
(7) DESPOTISME
(8) COLÈRE
(9) FATUITÉ
(10) PARESSE"

À noter que l'enquête étant accompagnée d'un tirage au sort, le premier prix, un manteau de fourrure d'une valeur de 3 000 francs, revient à mademoiselle Suzanne Christophe, résidant au 14 rue Victor Hugo, à Avignon.

À la Belle Époque, la presse féminine s'intéressait déjà fréquemment aux rapports entre les sexes. Destiné à un public féminin issu de la bourgeoisie, Femina, fondé en 1901 par Pierre Laffitte, donnait ainsi régulièrement à ses lectrices des conseils sur la façon de se comporter avec les hommes (que ce soit avec son mari ou en vue du mariage). Dans le même numéro de juin 1912, on trouve ainsi un article intitulé "La foire aux maris", décrivant "une façon ingénieuse de ne pas rester vieille fille", ou encore un guide de la parfaite épouse écrit par un ecclésiastique, monseigneur Bolo :

"Une femme est, par définition, non pas un fardeau pour l'homme mais un auxiliaire. Dès lors, s'il vous voit indiscrètes, babillardes, encombrantes, sans jugement, eussiez-vous les charmes de la Vénus de Milo, il ne vous épousera pas ! […] Si vous lui apparaissez fantaisiste, paresseuse et désordonnée, eussiez-vous à vous toute seule les attraits multiples des trois Grâces, il ne vous épousera pas ! […] Faites-vous à vous-mêmes une intelligence éclairée, un cœur noble, une vie harmonieuse, et celui dont la vie est droite, le cœur généreux et l'esprit lumineux, celui-là vous recherchera."

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