Écho de presse

La grève à l'origine du « Germinal » de Zola

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Publicité pour « Germinal », en feuilleton dans Gil Blas, 1884 - source : Gallica-BnF

La grande grève des mineurs d'Anzin, en 1884, a servi de base au roman d’Émile Zola. Pour se documenter, le romancier s'est rendu sur place et a rencontré les grévistes. 

Au début de février 1884, Émile Zola est en train de réfléchir à son prochain roman. Il a déjà le titre : Germinal, un mot qui évoque le début du printemps et, métaphoriquement, le réveil de la conscience ouvrière, un thème qui sera au cœur de son livre.

Car Zola sait qu'il veut écrire sur les luttes sociales, en prenant comme personnages les mineurs du Nord de la France. C'est Alfred Giard, le député de Valenciennes, qui lui a parlé d'eux lors de leur rencontre à l'été 1883. Mais c'est un milieu que le romancier connaît mal, il en a encore une vision caricaturale. Ne devrait-il pas se rendre sur les lieux pour se documenter ?

C'est alors que, le 21 février, éclate une grève des 12 000 mineurs d'Anzin, qui protestent contre un changement d'organisation. Ce n'est pas la première grève qui a lieu dans cette banlieue de Valenciennes, au cœur du bassin minier, mais celle-ci va avoir une ampleur inédite. Le Petit Journal rapporte le 22 :

« L'agitation qu'on pouvait croire calmée parmi les mineurs d'Anzin recommence et menace de prendre de graves proportions, en prévision de modifications importantes que la compagnie se propose d'apporter aux conditions de travail jusqu'à présent usitées dans les mines. »

Zola n'hésite pas une seconde : le 23 février, accompagnant Alfred Giard, il est sur place. Le journal Paris écrit : 

« M. Émile Zola nous promet un roman où il ne sera plus, i...

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