Écho de presse

1952 : mort de Paul Eluard, poète de l’amour et de la résistance

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Couverture de « Paul Éluard : l'amour, la révolte, le rêve», Luc Decaunes, 1982 - source : Gallica-BnF

Depuis ses premiers poèmes en 1913 jusqu’à son dernier recueil à la veille de sa mort, Paul Eluard n’a cessé d’écrire l’amour. Un amour fou pour ses compagnes Gala et Nusch, pour la liberté, pour le genre humain.

« Je souffre trop pour parler. Il avait fait fleurir la France. Je pleure. »

Les trois phrases de du poète chilien Pablo Neruda résument la douleur ressentie par les écrivains du monde entier à l’annonce de la mort de Paul Eluard, le 18 novembre 1952. Alors que Cocteau affirme « Une seule chose me console. Les poètes ne font que semblant de mourir », la France salue l’un de ses plus grands poètes d’amour et de résistance.

D’abord membre du dadaïsme puis du surréalise avec André Breton avant de se brouiller avec lui et suivre Louis Aragon au parti communiste français (PCF), Paul Eluard entre en clandestinité dès sa démobilisation en 1940. Et signe en 1942 l’un des plus célèbres poèmes de résistance : « Liberté ».

« Paul Eluard vient de mourir. Il était parti du surréalisme, il avait prêché la révolte et chanté l'amour.

Mais l'heure du danger venue, pendant l’occupation, il fut aussi et surtout le poète de la Résistance. Son poème Liberté est aujourd'hui dans toutes les mémoires, il est enseigné dans les lycées, dans les écoles communales.

Eluard le tendre, l'élégiaque, avait su se montrer le plus violent et le plus juste dans la violence, quand elle avait été nécessaire. »

« Eluard le tendre » a d’abord été le poète amoureux. Mobilisé en 1914 à l’âge de dix-neuf ans, ce pacifiste qui lit Le Canard enchaîné et Le Bonnet rouge tombe amoureux d’une jeune Russe en exil, qu’il surnomme Gala. En 1917, tout juste majeur, il profite d’une permission pour l’épouser. Pour elle, il écrit « La courbe de tes yeux » :

« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux n...

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