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Écho de presse

1921 : Charlie Chaplin pour la première fois à Paris

Invité à Paris pour venir présenter en avant-première « The Kid », Charlot déchaîne l'hystérie du public et de la presse lors de son arrivée en France.

charlie chaplinannées follesParisCinéma
Arnaud Pagès

Ecrit par

Arnaud Pagès

Publié le

6 septembre 2021

et modifié le 22 novembre 2024

Invité à Paris pour venir présenter en avant-première « The Kid », Charlot déchaîne l'hystérie du public et de la presse lors de son arrivée en France.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, Anne Morgan, la fille du richissime J. P. Morgan, fondateur de la banque du même nom, fait partie de ces Américaines philanthropes qui se sont donné pour mission de venir en aide aux populations défavorisées. En 1921, elle décide d’organiser en France un grand gala de charité au Trocadéro.

C'est à peu près au même moment que la sortie du premier long-métrage de Charlie Chaplin, devenu une star mondiale grâce à de petits films burlesques dans lesquels il incarne Charlot, un personnage haut en couleurs représentant les laissés-pour-compte de la société américaine, est annoncée.

Anne Morgan entre en contact avec Chaplin et l'invite à venir à Paris pour présenter son film en avant-première, pensant que la présence de la star aiderait à collecter des fonds supplémentaires.

Chaplin ne se fait pas prier. Récemment divorcé de Mildred Harris, épuisé par sept années de travail intensif pendant lesquelles il a tourné près de 70 films, il quitte New York le matin du 3 septembre à bord de l'Olympic et arrive à Cherbourg le 9, avant de se rendre à Paris le lendemain.

Le 10 septembre, dans un article intitulé « Charlot chez nous », Le Petit Parisien annonce l'évènement dans une prose dithyrambique qui en dit long sur la popularité de l'acteur :

« Ce matin, Charlot a posé, sur la terre de France, son pied turbulent. Le voici chez nous : chez lui, car il n'est coin dans le neuf et le vieux monde où le nom et la vue de ce mortel béni des dieux n'éclairent tous les visages.

Quelqu'un sort du cinéma et dit : “Je viens de voir Charlot.”

Aussitôt, tout le monde sourit. Je crois, très sincèrement, qu'il n'est pas de destin plus enviable que celui de cet homme. »

Mais le séjour de Charlot à Paris n'est pas une sinécure, et certainement pas le repos qu'il espérait. La presse est survoltée et les journalistes se battent pour pouvoir l'interviewer. Descendu à l'hôtel Claridge, Chaplin est obligé de jouer de mille ruses pour leur échapper.

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Le 20 septembre, Le Petit Parisien, qui a suivi jour après jour le périple de Chaplin, relate le quotidien de la star dans la capitale :

« Il n'a voulu recevoir aucune visite et même, pour échapper aux importuns, il a pris son repas dans sa chambre.

Vers trois heures de l'après-midi, M. Charlie Chaplin, à qui sa réclusion volontaire commençait à peser, se mit à la fenêtre. Mais des admirateurs, en faction devant l'hôtel, l'aperçurent, et l'artiste dut se retirer précipitamment pour se soustraire à leur curiosité.

Quelque temps après, il descendit dans le hall, où il s'entretint assez longuement avec plusieurs amis, espérant, la curiosité des curieux lassée, pouvoir enfin sortir tranquillement. Vain espoir. »

Ce premier séjour parisien est l’occasion pour Chaplin de faire la rencontre du célèbre humoriste et caricaturiste Pierre Henri Cami, avec qui il va nouer une amitié solide qui se prolongera pendant de longues années.

Cami sert de guide et de chaperon à son nouvel ami, l'aidant d’abord à esquiver journalistes et photographes. Puis il l'emmène aux Folies Bergère et lui fait visiter le Quartier latin, dont l'ambiance estudiantine séduit l’Américain. Avec le célèbre boxeur Georges Caprentier, ils font ensemble la nouba à la Cigale.

Dans l'édition du 20 septembre du Journal, Cami met en scène une interview, digne des films burlesques du Kid, dans laquelle il retrouve Chaplin dans un ascenseur, afin que ce dernier puisse échapper un court moment à la foule de ses admirateurs :

« Charlot – Bonjour, Cami vieux camarade. Entrez dans l'ascenseur cher vieux garçon. Nous serons plus tranquilles pour causer. (Je prends place dans l'ascenseur, qui remonte).

Moi – Habiteriez-vous l'ascenseur, Charlie ?

Charlot – Non. Mais c'est le seul moyen pratique pour dépister les curieux et les solliciteurs d'autographes qui sont embusqués dans l'escalier et devant la porte de l’hôtel. »

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Sa visite du Quartier latin l'inspira pour créer plusieurs décors de L'Opinion publique. Dix ans plus tard, en 1931, il reviendra en France pour y recevoir la Légion d'honneur et retrouver son ami Cami.

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Arnaud Pagès

Ecrit par

Arnaud Pagès

Arnaud Pagès est journaliste depuis plus de 15 ans. Il est passé, entre autres, par Technikart et Clark Magazine. Il collabore aujourd'hui régulièrement avec RetroNews, Usbek & Rica, l'Atelier BNP Paribas, Detours, VICE et Slate.

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