Chronique

1839, mort d’un chef mal-aimé : la fin du sultan Mahmud II

le par

Couronnement du sultan ottoman Mahmud II, peintre grec anonyme, 1809 - source : WikiCommons

En pleine Monarchie de Juillet et sous le regard complaisant de la presse française, l’empereur ottoman décède, dit-on, des conséquences de sa consommation d’alcool. L’occasion de revenir sur ses nombreuses réformes, très impopulaires en Turquie.

Le 1er juillet 1839, le sultan Mahmud II (r. 1808-1839), dont les réformes centralisatrices ont profondément transformé l’Empire ottoman, meurt à la suite d’une longue maladie, en plein milieu de la guerre turco-égyptienne.

Sa mort était attendue. Ainsi, le 17 juillet 1839, au même moment où Le Temps fait part du décès du sultan au public français, le journal publie une lettre alarmante de son correspondant de Constantinople datant du 27 juin :

« Depuis ma dernière lettre les inquiétudes ici sont devenues générales et plus vives. Un événement affreux menace l’empire Ottoman ; le sultan est à son lit de mort, et je crains beaucoup qu’il n’ait cessé d’exister au moment où vous recevrez cette lettre…

Les médecins qui soignent le sultan depuis que sa maladie a paru mortelle (c’est-à-dire depuis le 10 au 15 juin), ont d’abord cru que leur auguste malade pourrait vivre jusqu’en septembre ou octobre ; mais les ravages causés chez lui par l’ulcération du foie leur ont fait reconnaître en peu de jours que la mort serait plus prochaine, et l’on m’a assuré qu’il y a deux jours il était au plus mal.

Vendredi dernier il est allé à la mosquée en calèche ; arrivé à sa tribune il voulut faire les génuflexions prescrites, mais il s’évanouit et on l’emporta pour le mettre de nouveau dans la calèche. »

Le lendemain, La Presse du 18 juillet reste optimiste pour l’avenir de l’empire car, selon le quotidien, Mahmud II a pris le soin de former le successeur, son fils aîné Abdülmecid, né en 1823. On y trouve par ailleurs un tableau coloré des derniers moments du sultan :

« À son lit de mort, le noble empereur a versé des larmes. Il pleurait sur son empire tant menacé, sur son fils, livré si jeune à tant de périls ; il a réuni tous les grands de l’Etat, tous ces homm...

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