Chronique

Après la Guerre d’Espagne : la retirada photographiée

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Arrivée en gare de Bourges de familles de Républicains en fuite, Regards, février 1939 - source : RetroNews-BnF

La guerre, ce n’est pas uniquement le terrain des combats, des destructions, c’est aussi ce qu’elle engendre : l’exode. Les photoreporters que nous allons côtoyer ici montrent la guerre d’Espagne en dehors du territoire où elle a lieu – en l’occurrence en France.

Le reportage de guerre, c’est aussi, dans ses suites, ce que nous nommons dans nos travaux le reportage en temps de guerre. Mais avant le départ pour l’ailleurs inconnu, il y a la préparation au départ. Celle-ci pourrait être symbolisée par cette Une du 27 janvier 1939 de l’hebdomadaire de la CGT, Messidor, qui offre à voir aux lecteurs une photo poignante :

Cette photo, non créditée, qui sera publiée dans moult périodiques, est de Robert Capa. Elle a été prise à Barcelone, tombée aux mains des franquistes le 26 janvier 1939.

Commence alors la Retirada, la « retraite », cet immense exode des républicains espagnols vers la frontière française – et aussi des étrangers qui vinrent combattre le fascisme en Espagne.

Les photos de Capa sont nombreuses, souvent célèbres, de la route vers l’exil aux « camps de concentration » français, ces camps d’internement dans lesquels l’État français parqua les Espagnols, et, pour reprendre les mots de la reportrice Madeleine Jacob dans Messidor, les traita « comme des chiens ».

C’est à d’autres photos, moins connues, et fort souvent totalement oubliées, auxquelles nous allons prêter attention. Provenant du référencement issu de nos recherches, ces photos nous emmènent d’Espagne à la frontière, des camps d’internement aux centres d’accueil des réfugiés.

Après la chute de Barcelone, les journaux français, et notamment ceux ayant épousé la cause antifasciste, se remplissent de photos prises sur le ...

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