Écho de presse

Un historien a retrouvé le nationaliste français assassin des frères Rosselli

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Les membres du groupe d'extrême droite La Cagoule responsables de l'assassinat des dissidents antifascistes italiens, les frères Rosselli, dans Le Petit Troyen, 1938 - source : RetroNews-BnF

En 1937, Mussolini commandite l’assassinat en France de deux antifascistes italiens. Le membre de la Cagoule et principal artisan du crime, Jean Filiol, disparu depuis 1945, s’était réfugié en Italie.

Cet article, réalisé en partenariat avec Le Monde Hors-Série, est paru initialement dans le numéro « Italie, de Garibaldi à Savini », disponible en kiosques depuis le 25 septembre 2019.

Il fait froid, la route est enneigée, une voiture freine brusquement, un véhicule venu en sens inverse lui barre la route. Après quelques minutes, le passager de la voiture bloquée sort du véhicule, des hommes surgissent, des coups de feu claquent, il s’enfuit, très vite il est rattrapé.

On ne distingue pas le visage des assassins, on devine pourtant que les agresseurs sont en train de l’achever à coups de couteau. L’épouse de la victime, sublime Dominique Sanda, a aussi essayé de fuir, les tueurs vont la retrouver dans le bois et l’abattre. Dans une autre voiture garée en contrebas, le commanditaire du crime, joué par Jean-Louis Trintignant, assiste au crime, impassible. Il s’agit de la scène finale du Conformiste, de Bernardo Bertolucci (film de 1970, ressorti en 2015 dans une copie restaurée).

L’histoire raconte l’assassinat, en 1937, d’un professeur antifasciste italien organisé par un de ses anciens élèves devenu agent de l’OVRA, les services secrets de Mussolini. Il s’agit d’une histoire vraie, même si le réalisateur prend des libertés avec ce qui s’est réellement passé. Le traquenard n’a pas eu lieu sur une route de montagne mais en Normandie, les victimes étaient bien deux, Carlo Rosselli, et son frère, Sabatino, dit « Nello », et non sa femme. Ce sont bien les services secrets italiens qui sont à la manœuvre, mais, sur place, les tueurs sont des Français.

Le film de Bernardo Bertolucci, tout comme le roman du même nom d’Alberto Moravia, paru en 1951 (Flammarion, 1952), qui était un cousin de Carlo Rosselli, privilégie une vision italienne de l’affaire. Bertolucci disait : « J’ai éventré Mor...

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