Écho de presse

La mobilisation en faveur des Rosenberg, condamnés à mort pour espionnage

le par

Ethel et Julius Rosenberg lors de leur procès, 1951 - source : Library of Congress-WikiCommons

Accusés par les États-Unis d’avoir vendu les secrets de l’arme atomique à l’URSS, Julius et Ethel Rosenberg sont condamnés à mort en 1951. En France, une gigantesque mobilisation pour les sauver réunit intellectuels, artistes et sympathisants communistes – en vain.

Surgie en pleine Guerre froide, dans une Amérique hantée par la peur du communisme, « l’affaire Rosenberg » défraya la chronique et déclencha une cascade de réactions internationales.

C’est à l'été 1945 que tout commence, dans le désert de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, où ont lieu les essais nucléaires américains. L’un des ingénieurs participant aux essais, David Greenglass, œuvre en secret pour les services de renseignement de l’URSS (alliée des États-Unis), à qui il transmet des données confidentielles sur l’arme atomique.

En 1950, Greenglass est arrêté et interrogé par le F.B.I. En échange de la vie sauve, il finit par avouer que sa sœur et son beau-frère, Ethel et Julius Rosenberg, scientifiques comme lui, l’ont aidé à espionner les Américains pour le compte de l’Union soviétique.

Parents de deux enfants, les époux Rosenberg sont de fervents communistes. Pour toute une partie de l’opinion américaine, le fait est accablant. Nous sommes au tout début de la guerre de Corée et les tensions avec le « bloc soviétique » sont à leur comble dans un pays où le maccarthysme, cette « chasse aux sorcières » visant militants et sympathisants communistes, est en plein essor.

En juillet 1950, les Rosenberg sont arrêtés puis incarcérés à la prison de Sing-Sing. Leur procès, durant lequel Julius et Ethel clament leur innocence, a lieu fin mars 1951. Malgré la faiblesse du dossier de l’instruction (aucune preuve matérielle, en dehors du témoignage de Greenglass, n’est produite), ils sont jugés coupables de haute trahison et d’intelligence avec une puissance ennemie. Le 29, ils sont condamnés à la chaise électrique.

En France à ce moment-là, leur cas est encore peu médiatisé. Mais Paris-Presse l’évoque, de façon assez neutre, le 7 avril :

« Julius Rosenberg et sa femme Ethel, poursuivis pour espionnage atomique, ont été condamnés à mort par la Cour fédérale [...].

D’après le ministère public, les époux Rosenberg seront, selon la loi, exécutés à la chaise électriq...

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