Écho de presse

La difficile naissance de l'impôt sur le revenu

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«— Oui, monsieur le percepteur, l'impôt sur le revenu m'effrayait avant la guerre, maintenant je l'approuve. — C'est un bel exemple de patriotisme. — Non, c'est que je n'ai plus de revenus » - Le Pêle-Mêle, 30 avril 1916 - source : RetroNews-BnF

La mise en place d'un impôt sur le revenu ne voit le jour en France qu'en janvier 1916, bien après la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Ses défenseurs y voient un instrument de justice sociale tandis que ses détracteurs dénoncent « l'inquisition fiscale ». 

La mise en place d'un impôt effectif sur le revenu se fait tardivement en France. En Grande-Bretagne un impôt progressif sur les différents revenus de chaque contribuable a été adopté dès 1842 et en Allemagne un impôt progressif sur le revenu de chaque ménage existe depuis 1893.

En France, il faut attendre 1907 pour que Joseph Caillaux, alors ministre des Finances de Clemenceau, propose la mise en place d'un impôt visant à imposer les nouvelles formes de revenus (bénéfices, salaires, dividendes) qui représentent alors une part croissante de la richesse nationale. Sa proposition est intensément débattue, preuve que les conservatismes de la IIIe République étaient encore vigoureux en France en ce début de siècle.

Adopté par la Chambre des députés le 9 mars 1909, le projet est bloqué par le Sénat conservateur jusqu'en 1914. L'impôt fait alors toujours polémique, les conservateurs dénonçant « l'inquisition fiscale ».

Le Journal écrit :

« Le principe d'un impôt unique avait séduit les masses, qui appliquaient...

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