Chronique

Beauté et sarcasme : les Unes de Messidor, organe de la CGT

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« Venise, 1939 », Une de Messidor du 9 juin 1939 - source : RetroNews-BnF

Contrairement à un grand nombre de périodiques militants, l’« hebdomadaire de la démocratie syndicale » Messidor pouvait se gargariser d’une magnifique mise en page et de contributions de premier plan. Ses premières pages témoignent de cette grande recherche esthétique et humoristique.

Le 18 mars 1938, un hebdomadaire à la facture particulière s’invite dans le paysage des périodiques français. Organe de la Confédération Générale du Travail (CGT), cet « Hebdomadaire de la démocratie syndicale » tranche, par rapport à ses homologues périodiques, par sa mise en page recherchée, par l’utilisation de la couleur, par ses Unes. Et pour cause : si Messidor est dirigé par le secrétaire général de la CGT, Léon Jouhaux, le directeur technique en est Lucien Vogel, qui en deviendra ensuite le directeur adjoint.

Fondateur et ancien directeur du célèbre hebdomadaire illustré Vu, puis ayant officié par exemple quelque temps au Petit Journal, Lucien Vogel transfère son savoir-faire éprouvé sur cet organe syndical. La photographie occupe en quasi-pleine page la Une de l’hebdomadaire, la mise en page est soignée, inventive, les collaborateurs sont parmi les plumes importantes de l’époque.

Mais qui dit photographie, peut éventuellement dire photomontage. Comme nombre de périodiques des années 1930, l’organe de la CGT va employer le photomontage pour tourner en dérision la politique hexagonale ou internationale. Là comme ailleurs, celui-ci n’est pas signé, mais, particularité de Messidor, on donne aux lecteurs les ...

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