Extrait du journal

Ce serait se méprendre étrangement et s’exposer à de cruelles déconvenues que de croire que l’Union sacrée proclamée au début de cette guerre époque et pratiquée par tous les partis politiques et religieux, est autre chose qu une trêve consentie mutuellement en raison -des circonstances exceptionnelles. Devant le danger commun, tout le monde a fait taire ses préventions et ses préjugés et ses ressentiments, quitte hélas, pour plus d’un, à les reprendre et à s’en armer quand les hostilités auront pris fin. Cela ne sembleraitil j)as un paradoxe que la paix qui mettra le point final à la plus cruelle des guerres serait une paix extérieure et non une paix i ultérieure et que les enfants de la France qui, sans distinction d’origine ou de confession, se seront, avec une égale vaillance, battus pour elle, seraient bien capables ensuite de se battre entre eux....