Extrait du journal

Débats du 18 juin, les passages essentiels qui suivent: Le premier, le grand reproche que M. Brunetière articule contre les juifs, celui sur lequel il insiste de préférence et qu’il reproduit à plusieurs reprises, c’est de n’avoir dans la pensée et de ne poursuivre dans leurs actions qu’un idéal charnel. C’est l’expression même dont il se sert. « A l’idéal mystique du christianisme pour qui ce monde n’est que figure et symbolisme, nous avons, dit-il, substitué l’idéal charnel judaïsme.» Cette jolie phrase est tout à fait dans le style du dix-septième siècle, dont la littérature est si familière à M. Brunetière ; maïs, par malheur, elle est à peu près dépourvue de sens ; car, si le judaïsme ne nous présente qu’un caractère charnel, le christianisme est absolument dans le même cas. C’est un fait contre lequel aucun parti pris, aucune idée préconçue, aucune habitude de langage ne saurait prévaloir, que tous les éléments essentiels et caractéristiques de la première de ces deux religions ont passé dans la seconde et s’y conserveront tant qu'elle durera. Nous allons les compter; et, s’il est vrai, comme on dit, que les bons comptes font les bons amis, nous allons nous donner la main, M. Brunetière et moi....