Extrait du journal

eux ne sont animés d’aucune arrièrepensée et, comme nous ne sommes pas atteints par la folie de la persécution, nous ne crions pas à « l’encerclement ». Nous cherchons simplement une raison des « phénomènes » que nous constatons. Or beaucoup des artistes de l’école dite de Paris ont sacrifié à l’expressionnisme, au caractérisée et à d’autres mots en ive qui étaient en honneur dans les pays dont ils viennent ou bien qui les ont formés, car beaucoup ont fait un stage en d’autres lieux. Il est donc tout naturel que les revues de ces pays se soient réjouies de retrouver en eux certains des traits auxquels elles étaient habituées. Nos artistes, au contraire, même les plus avancés, ont toujours gardé, en dépit de certaines outrances, des qualités d’équilibre, de dessin, d’harmonie des couleurs, bref, un héritage classique — ce qui ne veut pas dire académique. Ces qualités, ils tentent de nouveau à les affirmer. C’est pourquoi, lors de l’ouverture de l’Exposition de Belgrade, des critiques d’art ou des jeunes artistes s’étonnèrent de trouver si calmes, non seulement nos sculpteurs comme Despiau, Drivier, Gimond. Pompon, Poisson et les autres, mais encore des peintres tels que Matisse. Vlaminck, Derain, Friesz, Waroquier, Asselin, Lhote. Charlemagne, Valadon. On sentait — comme on l’a senti à Londres, quand on contemplait les salles françaises du six siècle — que notre école, malgré la diversité de ses tempéraments, obéit à une tradition et reste fidèle à certains caractères....