Extrait du journal

L état des services de M. Henri Verne à la tête des misées nationaux ne se dresse pas à sa seule louange, il donne encore la mesure des espoirs à mettre en un successeur qui, hier collaborateur de tous les instants, esquissa ainsi, dans l'œuvre commune, les prémices de sa propre direction. Nous les recueillons avec joie pour fonder mieux notre assurance de voir bientôt M. Jaujard prendre à cœur, mûrir et mener à bien ce projet du Musée de l’art français dont nous avons souvent entretenu les lecteurs de « Beaux-Arts ». Certes, il nous est agréable de saluer encore une fois les améliorations qu’ont reçues en ces dernières années le classement et l’aménagement des salles consacrées aux diverses antiquités, à la sculpture du Moyen Age et de la Renaissance. Mais dans le premier des musées français, l’art français n’a pas encore trouvé la place à laquelle il a droit. En ce palais du Louvre, où il faudra bien enfin, un jour prochain, rendre aux arts l’ensemble des bâtiments, tous les éléments du musée futur sont déjà réunis depuis les fresques de Sorgues et le portrait de Jean le Bon jusqu’à la Maison du pendu de Cécanne. Redisons que lors de l’Exposition de 1937 il eût suffi d’y choisir, sans recourir aux prêts des autres galeries et des particuliers, pour offrir aux visiteurs un panorama — et quel panorama! — de notre art national. M. Jaujard sait, d’ailleurs, parfaitement l’étendue de pareilles ressources, bien qu’il se fût à peu près interdit d’y...