Extrait du journal

Il y avait en France, en 1939, vingttrois mille prisonniers, cent mille aliénés (dont quatre-vingt mille alcooliques) et 1.600 vagabonds, gitanes de SaintOuen, romanichels... Pas plus. T elle était la statistique pour la rubrique c asiles, nomades et cheminots », les gens sans abri ou que la gendarmerie se chargeait rudement d’abriter malgré eux. Le Français se logeait pauvrement. Vieille habitude contractée dans le Midi, où le soleil supplée à tout. Loin de la chaleur de se* rayons, en plein Paris, le fonctionnaire corse ou toulousain se pelotonne frileusement dans un appartement minuscule, dans une malpropreté chaude et sympathique, où la bonne cuisine remplace agréablement le confort. A défaut d’eau courante, on v trouve la meilleure soupe à l’oignon. Quatre pour cent du revenu d’un ménage passent dans ce logement. Les Hollandais et les Suédois, pour qui la maison, toujours repeinte, toutous lavée, est le bien suprême en ce bas monde, y consacrent au moins le quintuple....