Extrait du journal

Au théâtre, la saleté est un dogme et pour s'en convaincre, il est bien inutile de circuler dans ces logements insalubres et malsains que l'on appelle les coulisses. Il suffit de rester assis aux fauteuils d'orchestre et d'attendre le lever du rideau. Pour peu quer la mise en scène soit un peu développée et qu'il y ait de grands mouvements de figuration, on est sufiooué- lorsque la toile se lève. Non seulement c'est un nuage de poussière — ce qui serait seulement désagréable et malsain — mais c'est tout en même temps une odeur âcre et caractéristique qui vous prend à la gorge. Il faut avoir séjourné durant quelques mois au régiment, dans une chambrée au complet, pour pouvoir résister à cet abominable parfum. Certes, je ne réclame \pas que l'on remette en honneur les vaporisateurs préconisés jadis par les théâtres impressionnistes et dont les parfums devaient éveiller Ttans-Vvsprit duspeckitetfr i'viée- symbolique de la pièce, mais enfin un coup de balai et un arrosage élémentaires seraient indispensables, dans la plupart de nos grands théâtres. On en serait quitte, lorsqu'il s'agit d'un grand opéra wagnérien, pour ne pas arroser en huit, comme on le fait quelquefois, ce qui éveille des idées un peu trop modernes dans l'esprit du spec-, tateuf et l'on pourrait apporter quelque fantaisie dans l'exécution de cette mesure hygiénique....