Extrait du journal

C'est - l'époque qui marque l'efflorescence la plus magnifique du théâtre en France, celle qui a vu naître l'art chorégraphique français, national et universel, cet art qui reste encore à la base de la danse classique, celle enfin qui nous a dit les plus beaux contes, chanté les plus belles légendes. Toutefois, je ne veux en aucune espèce dater mon ballet en le situant au début du XVIII9 siècle — loin de moi l'idée d'ôter à la légende ce qu'elle a de plus touchant, de plus séduisant : ses ariachronismes, sa confusion des styles, ses naïves conventions, tout ce qui fait enfin que le conte n'appartient à aucune époque, ou, plutôt, leur appartient à toutes. Cela explique pourquoi dans ma chorégraphie, à travers des positions «normales», mêlées à la quatrième position, les cabrioles, les batteries, les pointes abusives des danseuses, la morgue et la noblesse du siècle ludovicien, on voit apparaître certaines positions empruntées à la technique moderne et d'autres qui, par contre, datent d'époques antérieures. C'est ainsi que durant un bal donné à la cour je fais danser au roi et à sa suite une sorte de pavane moyennâgeuee qui provoque, ainsi que l'accoutrement du roi, l'étonnement du peuple. Me parqpllDe.ra-ê£uLIDleJlérésie en matière chorégraphique: l'introduction d'un court fragment de « parlé » : en l'espèce, la voix d'une petite fille qui amène le dénouement du ballet et criant : « Mais, le roi est nu! »...