Extrait du journal

L'idée qui doit éclairer cette comparaison, c'est que lo treizième siècle nous donne le canon de la vraie beauté française, élégante, harmonieuse. mesurée. Les époques prétendues classiques ne ,feront que raidir cette grâce, celle qui lance une flèchè de pierre à larges baies ou équilibre les 'arceaux d'un chœur. Avant, le roman, héritage de l'antique. Plus tard, après la longue transformation de l'ogive, la Renaissance, don de l'Italie. Il faut toujours partir de Chartres, la Mère-Dieu des églises françaises. Là aussi comme dans toutes ces constructions collectives, anonymes, des âges et des foules, l'esprit doit corriger ou du moins interpréter les erreurs du regard. A Chartres, comme en tant d'autres de nos cathédrales, des catastrophes successives ont provoqué la transformation d'une œuvre plusieurs fois séculaire. Trois siècles d'évolution dans 'l'art séparent ces deux tours sur lesquelles veille avec impartialité la Vierge Mère du gable central. Notre admiration, moins vivement provoquée par l'élégance déjà renaissante du hiiul clocher nord, va surtout au clocher vieux, qui, avant de dresser vers le ciel sa flèche de 105 mètres, lie d'une transition si douce ses tons sombres à la claire pierre de la tour. Au demeurant, nulle architecture postérieure n'a écrit d'oeuvre plus satisfaisante pour l'intelligence que cette page aux lignes précises, fleurie de la rosé symbolique et animée par les douze images des rois de Juda....