Extrait du journal

au bouvier: « Je n'espère point ton pardon^divin enfant, car mes crimes sont plus grands que le pardon et j'ai voulu l'éternité de leur horreur. J'ai passé dans la vie avec des mains cramoisies de meurtres; j'ai écouté la mélodie suave des râles d'hommes que j'étranglais et les gémissements des vierges qu'on viole. La joie de fendre à coups de glaive les crânes et les poitrines et de plonger mes doigts en rut d'atroce dans les cervelles et les thorax! La joie d'entendre les corps d'esclaves tomber comme des pierres dans le miroir épais des puits à murènes ou les cris des écorchés qui hululent sur des croix! La joie de me précipiter d'un bloc dans le carnage et de broyer, comme le vigneron, en entonnant des chants de vendange, sous mes pieds nus, les têtes juvéniles! J'aime imprimer des étoiles de pourpre, avec mes mains sanglantes, sur les murailles de marbre ! »...