Extrait du journal

Il vient de se produire aux EtatsUnis, à propos du paiement des stocks du 1er août prochain, un fait assez naturel, peut-être même assez banal pour là-bas, mais qui a provoqué dans la presse française et dans certains milieux politiques et parlementaires, un mouvement de sympathie, presque de gratitude, envers' nos créanciers, que les circonstances ne justifient nullement. Le gouvernement de Washington avait saisi la Chambre des Représentants d'une résolution tendant à reculer l'échéance de notre dette commerciale jusqu'au 1er mai 1930, au cas où le Parlement français ratifierait l'accord Mellon-Bérenger avant le 1er août 1929. Les députés américains ont adopté ce projet, le 19 juin, par 129 voix contre 86, et les sénateurs l'ont voté ensuite purement et simplement, mais non sans avoir spécifié, par une motion additionnelle, qu'il y avait dans cette disposition une marque de bienveillance toute particulière vis-à-vis de la nation française. Si nous prenions la chose ainsi, nous ferions preuve d'une certaine naïveté; voici pourquoi....