Extrait du journal

Du même coup la presse se trouve SANS RÉGULATEUR. Et comme le journalisme français, à force de chercher à tout englober, en recrutant n'importe qui n'importe où, pour n'importe quoi et n'importe comment, a fini par ressembler à une grande steppe, où le dernier venu a le droit de planter sa tente nomade, il n'existe plus aucun statut sérieux dans une profession qui est la plus noble du monde. Lorsque, sous le poids de l'indifférence publique, un journal disparaît, on ne pleure même pas l'idée généreuse et belle qui présida à sa naissance; l'opinion se réjouit de voir sombrer quelque chose qui, au lieu d'être une chaire de haut enseignement national, un tribunal de vérité et d'arbitrage élégant, n'était plus en général qu'un comptoir bizarre, qu'une officine sans lustre et sans utilité....