Extrait du journal

Le général Boulanger a prononcé hier à Dunkerque un discours dans lequel il se plaint de l’injustice commise à son égard, et de la mansuétude dont a fait preuve le Conseil de guerre de Marseille à l’égard de l’adjudant qui avait tenté de vendre aux Allemands un modèle de nos fusils de guerre. Nous n’avons pas à nous occuper du jugement de Marseille ; mais le général Boulanger devrait bien admettre que, du moment où il cherche à établir qu’on ne saurait être trop sévère contre les soldats qui ont manqué à leurs devoirs, il avoue implicitement que la sentence dont il se plaint n’était elle-même que trop juste. Des faits d’indiscipline ont été relevés contre lui et ils avaient un caractère de gravité incontestable; il ne fallait pas laisser dire, en les considérant comme de (simples pec cadilles. qu’il y avait, dans l’armée, deux justices, une pour les chefs, une autre pour les soldats. C’est surtout dans la bouche du général Boulanger que la critique du juge ment de Marseille est déplacée. Le bruit court que les Chambres, qui se réuniront mardi, s’ajourneront à huitaine pour laisser au Cabinet ie temps de mettre la dernière main à différents projets qu’il compte soumettre à la discussion avant les vacances d’été. Cet ajournement serait regrettable. On pourrait tout au moins se prononcer, dès la rentrée, sur la question budgétaire et dire si l’on accepte un changement de date pour l’ouverture de l’exercice financiez. Si le projet de M. Pevtral était adopté, on aurait à voter un budget fractionnel, pour lequel il ne serait pas nécessaire d’entamer de longues discussions. Si la Chambre, au contraire, trouve des inconvénients à ce système, le ministre a’en tiendra, pour la loi de finances de 1889, aux dispositions de...