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Courrier de Saône-et-Loire, 8 avril 1871

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Courrier de Saône-et-Loire
8 avril 1871


Extrait du journal

Versailles ont cerné un bataillon et lui ont fait 200 prisonniers. Une grande partie des gardes natio naux de Montmartre ont été sommés à domicile par leurs concitoyens delabutte, qui les ont positivement entraînés à la bataille. Il convient d’ajouter qu’un cer tain nombre de ces réactionnaires sont restés imperturbablement chez eux, mal gré les invitations ou les menaces. Les abords des chemins de fer sont sur veillés avec la plus rigoureuse attention. On ne laisse partir de Paris que les fem mes, les vieillards et les enfants. Les habitants de Boulogne, cernés d’un côté par les fédérés, de l’autre par les troupes de Versailles, ont été absolument affamés. Hier, on leur a fait descendre des forti fications des paniers de pain et de viande. La situation est cruelle pour bon nom bre de villages des environs de Paris. On annonce que les représentants de la Seine présents à Paris se sont réunis avant-hier soir pour chercher un moyen d’arrêter l’effusion du sang. Ils ont dû s’aboucher immédiatement avec les membres de la Commune. De quel côté est venue l’attaque ? D’après la France, les faits généraux que l’on peut considérer comme établis sont : Ie Que le mouvement offensif est venu des bataillons de la Commune, qui ont essayé de forcer le passage sur Versail les ; 2° Que ce mouvement, tenté tour à tour dans plusieurs directions, a été partout arrêté ; 3° Que les pertes essuyées par la garde nationale, bien que malheureusement très-sensibles, sont loin d’avoir les pro portions qu’on leur attribuait hier ; 4° Que les troupes de Versailles se sont renfermées dans une attitude défensive et ne paraissent point, quant à présent, avoir l’intention de poursuivre leurs avan tages en marchant sur Paris. Paris, 4 avril. Lundi soir, les bataillons partaient nombreux, enthousiastes, chantant la Marseillaise et le Chant du départ ; depuis hier soir, au contraire, les hommes qui sortent paraissent aussi tristes et dé couragés que ceux qui rentrent. Les gardes nationaux qui ont essayé le matin de tourner le château de Meudon ont été eux-mêmes tournés dans ce mou vement et pris entre deux feux ; ils ont subi là des pertes considérables. C’est à partir de ce moment que la dé bandade a commencé ; elle n’a fait que grandir d’heure en heure et l’on n’exagère certainement pas en évaluant à 15,000 environ le nombre des hommes qui sont revenus isolément ou par groupes mêlés, par les trois routes de Vanves, Vaugirard et Grenelle. Un certain nombre de femmes d’anciens sergents de ville, demeurant à Belleville, ont été arrêtées par des gardes nationaux du quartier. La Vérité dit que ces mal heureuses seraient placées en tête des bataillons fédérés lorsqu’ils marcheront au combat. D’après le même journal, les gardes nationaux mis hors de combat à l’affaire de Meudon seraient au nombre de 1,500 à 2,000. Beaucoup de morts ont été transportés...

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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