Extrait du journal

croient pas à leurs gestes, ils discourent mais n’ont point foi dans leurs discours. Le public commence à les connaître et ne veut plus de politique ni de politiciens. La conséquence est inévitable ; il ne veut plus de Parlement au pouvoir absolu, et c’est la troisième conclusion à tirer du geste de Courtomer. La caisse d'amortissement, le Français moyen de Courtomer ou d’ail leurs veut bien la remplir, mais il veut qu’elle soit administrée par des techni ciens de la finance, de l’agriculture, de l’industrie, du commerce. Voyez : de cette énumération de techniciens, ies Parlemen taires de tous ordres se trouvent délibéré ment exclus. A l’Incompétence qui règne depuis si longtemps ont veut substituer le règne de la compétence. On s’esf aperçu que l’élection populaire n’est pas un sacre ment conférant d’un seul coup le talent et l’on sait trop bien que tel mit s’est en dormi bête au soir du 11 mai s’est réveillé le 12 plus bête encore que la veille, même'' et surtout s’il fut élu député. Donc, à côté des députés, des techniciens pour gérer la caisse d’amortissement. C’est symptomatique. Ce qui l’est plus, c’est que l’opinion de Courtomer, qui est bien près d’être celle du pays, demande qu’une com mission économique extra-parlementaire soit chargée désormais d’assister et de sur veiller le ministre des finances. Cette com mission nous apparaît comme devant faire au Parlement une concurrence ter rible. Ne le rendrait-ellè pas inutile ? Car, A ce régime nouveau, les députés ne serviraient plus à rien. Alors pourquoi les conserver ? N’v aurait-il pas à faire l’énorme économie d’un Parlement s’il convient de le doubler de compétences en toutes ses fonctions ? C’est la quatrième et non pas sans doute la dernière conclu sion qui se dégage de la fière initiative du village normand. IJ y a tellement de choses dans le double geste des industriels lillois et des paysans normands qu’il restera certainement pla tonique. Trop de gens sont intéressés à sauver la politique et à faire échouer Ta généreuse tentative. Regardez autour de vous, chers lecteurs, et. considérez combien d’hommes font les importants qui ne se raient rien, rien, rien que de grandes bêtes, s’ils n’avaient autour des reins quel que écharpe tricolore, sur le ventre quel que petit tablier festonné de triangles, s’ils n’étaient députés, maires, conseillers généraux .municipaux ou plus simplement les larbins de la Préfecture. NOBODY....