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Courrier de Saône-et-Loire, 11 août 1880

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Courrier de Saône-et-Loire
11 août 1880


Extrait du journal

M. Léon Say et M. Grévy sont très dé sappointés du succès de M. Gambetta: il n’y a que lui! A 6 heures ont eu lieu, à l’hôtel de la préfecture, les réceptions officielles. Après le dîner, M. Grévy, en bon prince, s'est promené à pied dans les rues de la ville, accompagné du maire et de M. Léon Say, et précédé de quatre agents qui lui faisaient faire place; — puis il est rentré se coucher. M. Gambetta, au contraire, est sorti en voiture découverte, ayant près de lui M. Constans, M. Arnaud, de l’Ariège et M. Etienne, inspecteur général des chemins de fer de l’Etat. Les passants s’arrêtent et les cris de « Vive Gambetta 1 » éclatent. Le président de la Chambre a l’air très heureux dans le fond de son landau et salue. La foule l’invite à parler. M. Gambetta fait signe au cocher de s’arrêter, et. d’une voix formidable comme autrefois à Belleville, il s’exprime en ces termes : Messieurs, je puis dire Mesdames, puis que nous sommes interrompus dans notre promenade à travers les rues, j’en profite pour vous remercier des acclamations que vous faites entendre sur le passage du chef de l’Etat et de ses fidèles et dévoués colla borateurs. Comment pourrait-il en être au trement dans cette ville de Cherbourg, cette cité si républicaine t Oui, vous avez raison d’acclamer le pré sident de la République, ce citoyen intègre, ce chef vénéré; mais quelque grande que soit la situation, à divers degrés, de ceux qui ont votre confiance, n’oubliez pas qu’audessus d’eux il y a une image sacrée, in violable, l’image de la patrie républicaine qui fait notre joie et nous donne toutes les espérances. La foule crie « Vive la République ! vive Gambetta ! * Sur un nouveau signe du président de la Chambre, sa voiture se remet en mar che. La fête de nuit a été splendide et les illuminations, favorisées par un temps magnifique, ont parfaitement réussi. Le grand succès de la soirée a été la retraite aux flambeaux, qui a parcouru la ville accompagnée d'un char allégorique sur lequel étaient groupées trente jeunes filles habillées de blanc. Au premier plan, étaient figurées la France, l’Amérique, la Suisse ; au second la République symbolisant la paix ; au troisième, l’instruction, le progrès, la paix, le travail, la liberté; au quatrième, la déesse de l’agriculture. Ce malin, à neuf heure et demie, le président de la République, accompagné par les piésileuts du Sénat et de la Cham...

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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Données de classification
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