Extrait du journal

L’AFFAIREJREYFÜS Les amis de Dreyfus ne se découragent 1>a s. Hier encore, ils avaient fait courir e bruit que M. Mirman allait demander à poser une question au ministre de la Eucrre sur la brochure de M. Bcvnardazare. M. Mirman dément cette informa tion. Une brochure Inutile Aujourd’hui a paru la seconde brochure de M. Bernard-Lazare. Cette brochure est consacrée à la reproduction de rapports d’experts.avec fac-similé de lettres écri tes par le condamné avant son incarcéra tion à diverses personnes et, depuis cette époque, jusqu’aux premiers mois de cette année 1897, & sa femme. Cette brochure n’apporte ni documents ni faits nouveaux au procès. L’auteur, d’ailleurs, reconnaît lui-même que, dans son ouvrage, il ne donne aucune pièce nouvelle. « Qu’on no s’attende pas à des révélations nouvelles, dit-il, je n’en ai pas à faire. » Alors, il était bien inutile de parler et d’écrire. CHRONIQUE DU JOUR Un baiser on la mort! — Un jeune charretier, Agé de 19 ans, nommé Honoré Patural, demeurant rue Damcsme, à Pa ris, était marié à une jeune chiffonnière fort jolie, qu’il aimait beaucoup, ce qui ne l’empêchait nullement, du reste, d’aimer ailleurs. Blessée de ces trahisons répétées, la jeune femme se réfugia chez son oncle, qui demeure rue Harvey. Mais son mari, qui ne pouvait se résoudre à cette sépara tion, alla l’y chercher hier matin. D’a bord, on ne voulut pas le recevoir. Enfin, il réussit par ses instances à pénétrer dans la maison. Sa femme lui reprocha sa conduite et ne manifesta pas du tout le désir de repren dre la vie commune. Le mari la supplia de revenir chez lui. —Voyons ! lui dit-il, faisons la paix.Em brasse-moi ! — Moi! t’embrasser, jamais ! — Il faut pourtant que tu m’embrasses, repartit le mari, subitement irrité. Un baiser on la mort I Mais la femme s’y refusa. — Un baiser ! un baiser ! criait le mari de plus en plus furieux. Mais la femme refusait toujours. Tout à coup le mari bondit sur elle : Ah ! tu ne veux pas m’embrasser, eh bien, tiens I En disant ces mots, il lui plongeait un couteau dans le cœur. La pauvre petite femme tomba en poussant un grand cri : elle était morte. Patural la regarda alors avec un air hébété : toute sa colère était tombée pour faire place à un violent désespoir. Il a été arrête. Un assassinat dans nne prison. — Le nommé Leclerc, qui purgeait une...