Extrait du journal

LA SITUATION POLITIQUE M. Chéron fera-t-il voter son projet ? (De notre rédaction parisienne) M. Chéron «avait le sourire en quittant le Conseil de Cabinet ; et sa bonne humeur contrastait singulièrement avec la figure maussade de M. de Monzie, sorti le pre mier, sans vouloir répondre autre chose aux questions des journalistes qui lui de mandaient une indiscrétion, que ce n’était pas son rayon et que, dans le gouverne ment, chacun avait ses attributions et ses responsabilités. Aussi bien, il y a eu bataille, et sans doute assez vive, au Conseil, entre les in flationnistes et le ministre des Finances, puisque celui-ci nous a dit à nous-méme,. en partant avec le ministre de la Marine : « Je me suis battu et je l’ai emporté. C’est du reste mon habitude, quand j’en treprends quelque chose », et il ajouta, en mettant la main sur sa vaste poitrine : « A moins que ! », sans achever sa phro.se. Sur quoi M. Leygues déclara, sur le ton le plus admiratif : « Il s’est battu magni fiquement ». M. Paul-Boncour n’était guère moins content du résultat que son ministre des Finances. 11 posa, pour les photographes, au milieu des journalistes en disant qu’il lie saurait être en meilleure compagnie. Et comme M. Chéron arrivait, il le plaça auprès "de lui. Ajoutons qu'il posa sans quitter sa cigarette et que, voyant ensuite un aveugle de guerre qu’il connaissait, il s’approcha de lui et, lui serrant la main, lui dit : « C’est moi Boncour. Comment vas-tu ? » " Nous n’avons pas été trop surpris de la victoire de M. Chéron. On avait beaucoup négocié hier avec les fonctionnaires et avec les socialistes. Un scénario avait été réglé dans lequel figuraient d'abord le "8bt...