Extrait du journal

— Eh bien 1 dit Bourquin en prenant l’arme, si vos hirondelles de mer viennent voler trop près de moi ce soir, elles rece vront du plomb dans les ailes ; merci, maî tre Caillot, je vous renverrai jeudi votre fusil par le messager. Le fermier le conduisit jusqu’à la plage, presque à tâtons, tant le brouillard était épais, et le quitta à l’entrée du sentier, que surplombait la falaise, haute de cent mètres. — Que Dieu vous garde des mauvaises rencontres, monsieur l’avocat 1 lui dit-il en forme d’adieu. 11 est encore temps de rentrer à la ferme ; faudrait mieux pas vous obstiner. — Au revoir, maître Caillot, répondit l’homme d’affaires qui était déjà à dix pas de lui. Il marchait à longues enjambées, tantôt sur le galet, tantôt sur les roches entre les quelles la mer avait laissé des flaques d’eau. A sa droite , l’Océan faisait entendre un grondement sourd, et des stries d’une blan cheur électrique rayaient l’horison : l’écume des vagues....