Extrait du journal

CHALON. M. Schneider constate avec grande raison, dans son remarquable rapport sur le budget, que la loi de solidarité qui unit la politique et les finances ne s’est jamais vérifiée d’une manière si éclatante que pendant ces dernières an nées. Que d’enseignements, en effet, dans la période que nous venons de tra verser ! L’année 1848 est obligée de demander 450 millions de ressources extraordinaires à l’impôt des 45 centi mes, à la retenue sur les traitements, à l’emprunt. 1849 , malgré les efforts du gouvernement réparateur de Louis-Na poléon, laisse un découvert de 214 mil lions, tant la perturbation avait été pro fonde. Grâce au rétablissement de l’or dre , à la reprise des travaux et des consommations, le découvert descend a 41 millions en 1850. Mais le mouve ment d’amélioration s’arrête dès 1851 devant les incertitudes de l’avenir, et le découvert remonte à 101 millions. Ici commence la nouvelle ère politique et financière. L’initiative de Louis-Napo léon nous soustrait à une catastrophe imminente, le nouveau gouvernement se fonde, et, la France reprenant le cours de ses prospérités, le budget ne laisse plus après lui qu’une insuffisance de 28 millions. Les résultats de l’exercice 1853 seront meilleurs encore. Enfin , nous voyons les découverts disparaître, et l’équilibre, rompu depuis si longtemps, se rétablir dans le budget de 1854 que le Corps législatif est appelé à voter. Le rétablissement de l’équilibre dans nos budgets, c’est le couronnement de cette série de travaux persévérants, de mesures réparatrices, qui ont régénéré le pays en si peu de temps; c’est l’ordre définitivement affermi dans nos finances, comme il l’était déjà dans notre état po litique et social ; c’est l’avenir assuré ; c’est la possibilité de réaliser successive ment les améliorations, de donner satis...