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Courrier de Saône-et-Loire, 20 octobre 1920

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Courrier de Saône-et-Loire
20 octobre 1920


Extrait du journal

D’une extrémité à l'autre de l’immense champ de bataille où se disputèrent les destinées victorieuses de la France, émer ge du sol bouleversé, tout empreint enco re des héroïques et sanglantes luttes d’hier, la funèbre moisson des petites croix de bois, qui révèlent en même temps que la place où dorment nos héros la grandeur des sacrifices consentis. Mais combien parmi nos camarades de combat ont été déchiquetés par les obus, combien ont été ensevelis sous l’explosion d'une mine, où écrasés sous les gourbis réduits en miettes par les bombardements? De ceux-là, rien ne reste, et sur leur tombe, parents, enfants ou amis n’auront pas mêm ■ la suprême consolation de venir s’agenouiller.; Longtemps, leurs pauvres familles, es pérant contre toute espérance, les ont crus vivants, victimes de ta cruauté di’un en nemi sans pitié, et relégués peut-être dans quelque geôle allemande. La minutieuse enquête de la mission Dupont a dissipé cette dernière lueur d’es pérance Ceux-là qu’on continuait de considérer comme « des disparus » sont véritable ment morts. Et alors une question se pose : Com ment régulariser l’état civil de ces mil liers d'hommes dont ta mort, en l’absence de toute preuve, nu peut être établie avec certitude ? Déjà, lu loi du 3 décembre 1915 avait permis de déclarer judiciairement le décès des personnes dont l’acte de décès n’av.it pu être établi, mais dont on possédait une preuve certaine de mort. La loi du 25 juin 1919 est venue la compléter en permettant de déclarer judiciairement soit l’absence, soit le décès des militaires, marins et civils disparus au cours de la guerre. A l’expiration des deux ans, à dater de la disparition constatée, les familles peu vent, soit par ministère d’avoué, soit en s’adressant au Ministre des Pensions, qui se charge alors de toutes les formalités, pugager l’instance de déclaration devant les tribunaux. Dans l’un ou l’autre cas, il appartient à l’Administration de préparer les dossiers d'instance sur l’examen desquels les Tri-’ bunaux concluront à la déclaration du décès. Excellente en soi. cette procédure est pratiquement trop longue et trop com pliquée. Il en résulte, comme nous l’avions d’ailleurs prévu, que la régularisation de i état civil de guerre ne s ooère que très lentement malgré toute la diligence du Ministère des Pensions et des Tribunaux....

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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