Extrait du journal

Il fallait s’attendre aux manœuvres les moins loyales de la part des oppor tunistes et des radicaux qui soutiennent les gens au pouvoir. C’est ainsi qu’ils osent tout simple ment menacer les électeurs des maux les plus formidables, s’ils donnent la majorité aux conservateurs aux pro chaines élections. Le triomphe des adversaires des Constans et des Thévenet serait tout simplement, d’après la presse officieuse, le signal de la guerre civile et de la guerre étrangère. Tout cela lait hausser les épaules, car c’est pousser le cynisme jusqu’à l’épi lepsie. Mais, malheureux ! ne parlez pas de la guerre civile, vous, dont les parti sans ont fait des pensions,— que le peu ple paie, — aux émeutiers des journées de juin et de février, aux insurgés de décembre, qui ont pour leurs plus sé rieux titres l'assassinat de soldats et de gendarmes et l’insurrection contre la volonté de sept millions d’électeurs. Ne parlez pas de la guerre civile, vous, dont les partisans ont ouvert tou tes grandes les portes de la patrie et du parlement aux incendiaireset aux mas sacreurs de la Commune I Les révolutionnaires, les faiseurs de barricades,ceux qui allument la guerre civile ne sont pas dans-nos rangs, mais dans les vôtres. Vous, vous êtes tou jours prêts pour la guerre civile, pour y pousser les pauvres diables qui vous écoutent et se font tuer quand vous, vous vous tenez cachés dans les caves ! Ceux qui fusillent les évêques, les prêtres, les religieux, les femmes, les enfants et les gendarmes en leur tirant dessus, par derrière ; tous ces bandits, tous ces monstres qui n’ont d’humain que le visage, tous ces féroces pétroleurs qui ont fait reculer la civilisation et rougir de honte l’humanité entière sont des vôtres et se réclament de vous ! Ceux qui ont levé le drapeau honteux de la guerre civile, la hideuse loque rouge des communards de Paris et de Lyon,étaient des républicains haineux, misérables, dévorés de basses passions, avides de jouissances brutales,violents, imbéciles et détraqués. Est-ce nous, qui, à l’abri du canon prussien, avons commis le crime de lèse-patrie de renverser le gouverne ment et de désorganiser la France à la lueur des torches de l’invasion? Nous, les conservateurs, nous étions soldats et nous avons continué notre tâche obscure de dévouement sur les...