Extrait du journal

Mascarino ne répondit rien, mais une expression d’angoisse contracta son vi sage. Après quelques secondes d’hésita tion, il se tourna vers les deux voya geurs : — Messieurs, fit il, je vous demande pardon de vous fausser compagnie ; mais on m’apprend que ma fiancée est grave ment malade et je tiens à me rendre im médiatement auprès d’elle. Or, comme elle habite Borgo et que je n’ai aucun moyen d’exécuter rapidement ce trajet, je vais vous demander la per mission d’emprunter votre automobile. — Mais, jamais de la vie ! s’écria Maxi me. Vous allez tout casser. — Ne craignez rien ; je connais la ma nœuvre... — Et notre voyage?... Vous oubliez que nous devons repartir dans un instant pour Corte ? — Je n’oublie rien... mais je peux bien vous prévenir tout de suite que vous ne partirez pas. — Pourquoi, s’il vous plaît ? — Parce que nous avons à régler aupa ravant une question intéressante et qu’en attendant vous êtes mes prisonniers. — Vos prisonniers ? De quel droit ? — Du droit du plus fort ; je regrette d’être obligé de vous le rappeler. Je serais désolé, d’ailleurs, d’employer la violence à votre égard. Je préfère que vous soyez prisonniers sur parole. Vous allez me jurer de ne faire, jusqu’à mon retour, au cune tentative pour vous échapper. — Elle est raide, celle-là, par exemple ! gronda Maxime. — Jurez-vous ?...