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Courrier du Berry, 11 octobre 1882

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Courrier du Berry
11 octobre 1882


Extrait du journal

M. de la Brière, la dépêche suivante : Avignon, 0 octobre, 7 h. 40, malin. Je venais de mettre à la poste la relation détaillée de la belle fête de la Camargue, lorsqu'après le départ de ma lettre a eu lieu à Arles une scène odieuse de cannibales. Quatre ou cinq cents républicains ont as siégé le café situé sur le Forum et où une quinzaine de notables royalistes attendaient le train de nuit pour quitter la ville. La gendarmerie a pu maintenir la foule sans arriver à faire évacuer la place. Les pierres et autres projectiles volaient sur nous avec les menaces de mort. Quand nous avons quitté le café pour ga gner la gare, en formant un petit bataillon serré, ces misérables se sont rués sur nous en criant : Vive la République! A mort ! Enlevez-lcs ! Au Rhône ! A l’abattoir ! La gen darmerie a fait son devoir en tentant de nous protéger, bien qu elle ait vu relâcher par le commissaire de police un des malfai teurs qu’elle venait d’arrêter. Le cortège hurlant et agressif s’est grossi en route. Mille personnes environ nous ont suivis jusqu’à la gare. Les pierres pleuvaicnt avec les injures. Trois do nos amis ont reçu de fortes contu sions. Enfin, les habits déchirés, nous arri vions, quand un jeune homme, commis de banque à Avignon, auquel je donnais le bras, s’est affaissé, baigné dans son sang. U né pierre l’avait atteint à la tête. Les gendarmej ont dégainé et nous avons pu emporter notre blessé dans l’intérieur «Je la gave, où ujj médecin l’a pansé. Il avait repris connais f sauce quand est arrivé le train qui noüs « ramenés à Avignon. C’était un spectacle renouvelé des plus mauvais jours de la Commune. Nancy, 9 octobre. Au banquet de Tantonville, M. Duvaux, ministre de l’instruction publique, a déclaré que la politique a une place dans l’école. Les enfants, a-l-il dit, doivent connaître notre constitution et nos lois, ils doivent juger ce bon vieux temps si vanté; si l’on supprimait les appréciations, on supprimerait l'histoire. En étudiant sur une carte la géographie des provinces perdues, teintées en noir, l’enfant a le droit de demander quel est le régime qui a livré ces provinces. Laissons l’instituteur donner ces leçons, afin que les entants paient un jour leur dette à la France et à la République. Voilà ce qu’on appelle des écoles neutres!...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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