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Démocrite, 2 juin 1829

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Démocrite
2 juin 1829


Extrait du journal

d’abord j mais tout-à-coup, se ravisant, il lui dit : Monsieur se trompe sans doute , et aussitôt, de la main à la main, il fait passer au postillon le cadeau du noble député. Celui-ci sans s émouvoir, s'écrie aussitôt : Voilà un conducteur diablement libéral. L’élu de Narbonne annonçait lui-même à toutes les personnes qu’il rencontrait, quon lui donnait une sérénade, et quelle, serait charmante. Il prit aussi la peine d’informer tous ceux qu’il pouvait aborder, que le dimanche suivant on devait le régaler d’un dinar civique , dans l'établissement Dutenis. M. Podenas, jouissant d’avance de tout le plaisir qu’il devait goûter au banquet qui lui était préparé, et désirant savoir si tout était bien prévu et bien ordonné, s’est rendu, dit-on, le samedi soir, chez Dutcms pourvoir les préparatifs de la fête, et se convaincre par ses propres yeux si l'on n’avait rien oublié. Quel avisement et quelle précaution dans un homme d’état !! ! Dans une des santés qui ont été portées au fameux banquet, un des commissaires chargé d'une harangue , et voulant parler sans doute de l’égalité parfaite qui règne entre les minotiers , ouvriers employés, voir même les bipèdes et quadrupèdes qui font aller la roue , s’est tellement embrouillé dans son discours qu’il a perdu la parole , et les convives interprètes des sentmens qu’il était dans l’intention de manifester , l’ont tiré d'embarras par une salve d'applaudissemens. Pour en finir sur M. Joseph Podenas, nous dirons à sa louange qu’il est très pressé de se rendre à son poste, pour être à temps de faire opérer un dégrèvement de 3o millions sur le budget. Sans ces fêtes qui l’ont retenu ici quatre ou cinq jours, il serait déjà en route. Dans l’intérêt de la France , il se détourne un peu du droit chemin , pour se faire encenser à Bordeaux, où on lui prépare en core nn banquet. Après quoi, rien ne pourra contenir son ardeur à voler au secours des Schouen , des Dupin et autres champions des libertés publiques Bon voyage ! — Avant d’être nommé député par le collège électoral d’Haze- , brouck, M. de Murat a cru devoir faire une magnifique profession de foi par laquelle il a promis monts et merveilles à la religion et à la monarchie. On cite en Basse - Normandie le vœu d’un patron de barque qui , au moment de se voir submergé j>ar la tempête , promit à Notre-Dame de la Délivrance un cierge comme son mât s'il venait à en échapper. Il en échappa ; et ' '§)...

À propos

Fondé par Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville, Le Drapeau blanc fut le grand quotidien ultra royaliste de la Restauration. Entre 1819 et 1830, sa devise « Vive le roi ! ... quand même » visait notamment les présidents du Conseil Decazes et Villèle, qui y étaient énergiquement critiqués. Durant une courte période entre 1829 et 1830, le journal fut publié sous le nom Démocrite. Martainville était sous la Restauration du parti des ultras, jugés alors « plus royalistes que le Roi ».

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Données de classification
  • de murat
  • haze
  • chateaubriand
  • de sailly
  • bastard
  • amoros
  • martai
  • france
  • narbonne
  • bordeaux
  • normandie
  • toulouse
  • rome
  • trévoux