Extrait du journal

STEENOCKERZEEL, 31 mars. — Pendant que les bottes prussiennes battent la charge sur le pavé de la Hofburg, le château de Steenockerzeel, retraite de l'ancienne famille impériale et royale, semble somnoler sous le manteau opaque de l'éternelle brume des Flandres. Le parc est morne. La lèpre de l'herbe folle a percé, par endroits, le gravier des allées. Des saules effleurent de leurs branches traînantes ce sol abandonné. Les bassins épars ressemblent à des cuves de plomb. Tout est maussade, lourd de silence et d'ennui... Le château, bâti au quinzième siècle par les barons de Croix, se détache en plus gris sur le fond gris... L'eau des douves, verte et figée, reflète, en les doublant, les hautes murailles à redans... Cela n'a point la grâce de la Renaissance commençante, ni la grandeur farouche des gentilhommières médiévales. C'est la retraite solennelle et durable de seigneurs enfin garantis contre les hasards des batailles, mais qui n'ont pas dévêtu l'armure depuis assez longtemps pour préférer l'ornement à la solidité militaire.., If ;...