Extrait du journal

Oserai-je avouer que ledit sleeping n'a rien de luxueux? Une toile bise à rayures bleues couvre les banquettes, le matelas à l'épaisseur d'une galette et la toilette n'est pas d'un aspect très engageant. Ce train ne rappelle que d'assez loin certains trains de propagande, partà'nt de Moscou, et dont on vantait devant moj,' récemment, le confort. Cela n'a rien que de très naturel, transit et trafic étant, .sur cette ligné, fort réduits et' les rapports, entre voisins, plutôt froids! Peu de voyageurs, en effet. Nombre de compartiments sont vides. Ce convoi, qui nt va pas vite, halète, démarre avec un grand bruit de ferraille, de sourds gémissements, de brusques arrêts qui rendent le sommeil précaire. Nous nous retrouvons, au petit jour, à peine une dizaine dans le couloir, debout derrière la vitre. Des isolés, mal rasés, avec des mines d'insomnieux, regardent tomber la pluie sur un paysage désolé. Elle enserre dans son mat et fin réseau le dernier lac de Finlande qui luit, au loin, avec un sourd éclat d'étain. On...