Extrait du journal

Mulhouse, 11 décembre. La situation de l’Autriche no s’améliore pas. 11 est évident que la réunion de la conférence européenne, qui devra donner un caractère définitif ii l'état de choses nouveau créé par la double violation du traité de Berlin, doit être précédée de négociations directes entre les puissances intéressées à une bonne solution du problème. La Bulgarie et la Turquie se sont mises d'accord, ou A peu près, mais il n on est pas de même en ce qui concerne la '1 turquin et l’Autriche-Hongrie. Ix\s Turcs rendent lu cabinet de Vienne responsable de tout ce qui est advenu, car ils estiment que, sans 1 appui tacite de VAutriche, la Bulgarie n’eût pas osé proclamer son indépendance. C est donc surtout contre l’Autriche que les Turcs veulent agir et ils ont trouvé que le meilleur moyen de frapper cette puissance, c’était de l’atteindre dans SOS intérêts matériels. Le boycottage des ndrhantises austro-hongroises a été organisé en Turquie avec un ensemble remarquable : plus de cinq mille maisons do commerce sont entrées dans la ligue du boycottage et refusent de mettre en vente des produits do provenance autrichienne. Le gouvernement de Constantinople est impuissant A enrayer ce mouvement. rI out ce qu’il pourrait faire, c’est de contraindre les portefaix de la douane à décharger les navires autrichiens, mais cela n avancerait genre^ les choses, puisque les marchandises ainsi débarquées resteraient à quai sans que personne en prenne livraison. Encore de telles mesures risquestion toiles d’ameuter l’opinion publique contre le gouvernement. On conçoit fort bien que cette situation énerve considérablement la diplomatie austro-hongroise. Le cabinet de \ pennon prétend ne faire des propositions fermes pour le règlement avec la Turquie de 1 annexion de la Bosnie Herzégovine que lorsque le boycottage aura pris fin ; les Turcs, par contre, ne veulent cosyer iv boycottage que lorsque l’Autriche aura donné une compensation convenable pour 1 annexion des doux provinces ottomanes. Aucun arrangement n est possible dans ces conditions, car les Turcs ne renonceront pas au moyen «.e pression dont ils disposent maintenant pour contraindre 1 Autriche à leur donner une compensation plus sérieuse que celle, tout à fait illusoire, qui consiste dans ) évacuation du sandal de Novi Bazar. . , ( On assure que I Autriche aurait offert A a...