Extrait du journal

Mulhouse, 20 juillet. Le Bcobachter de Stuttgart, publie une nouvelle des plus importantes sur le caractère des futurs traités de commerce qu’il dit tenir de la source la plus certaine. D'après ce journal, on se serait trop tôt réjoui en Allemagne de l’abandon du double tarif pour les futurs traités de commerce. Tout au contraire, le double tarif serait adopté, sinon dans la forme, au moins en fait. Le projet élaboré à Berlin pour servir de base à la négociation du renouvellement des traités fixe pour une série de produits agricoles les taux minima au-dessous desquels il ne pourra jamais être descendu. 6r, ces chiffres présentent des aug mentations considérables sur les taux des droits d'entrée actuels. Ainsi le nouveau tarif général fixerait un droit de 6 Mark pour les seigles étrangers avec minimum de 5 M. 50 pour les froments ; un minimum de 7 Mark sur les orges et 6 Mark avec minimum de .» Mark sur les avoines. Ce serait plus de 50 0/0 d'augmentation sur les blés importés et 80 0/0 sur les avoines. En outre, les droits d’entrée sur les bêtes à corne sont augmentés de 9 Mark à 25 par tête, la viande de 30 Mark à 33, les porcs à 10 Mark les cent kilos, les oies à 70 Pfennig, les beurres et fromages de 16 Mark à 30, les œufs de 2 Mark à 6, la charcuterie de 17 Mark à 45. Ce sont là des relèvements de droits énormes qui se tradui ront par un renchérissement général delà vie et un dérangement complet des relations commerciales pour toute l’Allemagne. Car dans ces conditions il n’y aura pas de traités de commerce possibles. C’est la guerre doua nière dans toute sa beauté, si les intentions du gouvernement se réalisent. La Galette de Francfort jette, elle aussi, un cri d'alarme et dit que c’est la mort du commerce et de l’industrie que l’on sacrifie pour assurer de plus beaux revenus à une poignée de gros propriétaires fonciers. 11 dépendra des non-agra riens seuls, conclut la Frankfurter,, que les agrariens ce triomphent pas. Ils n’ont rien à attendre du gouvernement. C’est en s’unissant et en faisant face contre l’ennemi com mun qu'ils détourneront le coup dont ils sont menacés. ■ « ♦ » ...