Extrait du journal

VOILA un an que Max Jacob nous a quittes et que ma solitude s alourdit de cette absence. Pour dire le vrai, le halo vivifiant qui nimbait cet homme, si merveilleusement ancre dans une existence vouez entièrement a la poésie, a l'art et a l’amitié, n’a point cesse de répandre, sur la monotonie de mes journées, sa lumineuse chaleur. Ce poète « à l’me visible », a l’esprit de vif-argent et qui ne laissait pas un instant s’tendre la flamme de son inspiration, a poursuivi, sans relâche, un véritable apostolat lyrique. Ceux qui l’ont connu — et ils sont légion — peuvent dire quel" interlocuteur sagace, pertinent et subtil ils trouvèrent en lui II savait faire sourdre du bloc, en apparence le plus rude le feu qui embrase. Il connaissait les tremplins qui donnent a l’espnt un élan incomparable. Il n’était point tendu, compassé, figé dans ses recherches personnelles, mais sans cesse disponible, attentif a toutes les tentatives sincères et desinteressees....