Extrait du journal

l'okio, si Von monte sur la terrasse d'un de ces grands magasins de Mitsukoshi qui sont en train de faire périr de consomption les artisans dans leurs boutiques, voici ce que l'on aperçoit : une immense ville composée de maisons d’un étage ou deux, piquée de lourds et puissants bâtiments municipaux et d’hôtels, une façon de mer étale, grise et noire, avec des récifs de ciment. La vieille cité déroule sous vos yeux sa nappe basse et monotone de toitures où l’architecture occidentale à peine s’annonce. Elle aligne, au long de rues tortueuses, elle accumule ses petites maisons fragiles, la boutique au rez-de-chaussée, avec ses soieries et ses laques, le logement à I étage, avec ses oiseaux et ses insectes chanteurs, les panneaux et les paravents légers, qu un souffle agite et dont on imagine quel genre d'agitation ce peut être quand ce souffle est celui d une torpille. .le ne vois pas de villes plus vulnérables que ces villes du Japon, plus aisément couchées sous une risée de flammes....