Extrait du journal

jamais l’impression que sa vue produisit sur moi. Mon fils, dit-il, j’ai vu tes pensées et j’ai connu tes désirs. Tu voudrais marcher sur mes traces. Ecoulemoi ; j’ai peu de paroles à te dire. Quand Dieu m’é leva au pouvoir, il avait sur l'Europe des desseins qu’il n’a point aujourd’hui ; il s’est servi de moi comme d’une verge, pour châtier les peuples et les rois ; après quoi il nva brisé comme un ver. Tu n'as pas le même rôle à remplir, et la France n’a plus aujourd’hui d’autres combats à livrer que sur son propre sol. Tu la vois environnée partout d’enne mis domestiques ; débarrassc-la de ces hommes tur bulents et factieux , misérables nains qui n’ont de force et d'intelligence que pour lu mal, qui détrui sent pour détruire, comme le tigre tue pour tuer. Je n’ai jamais aimé de pareils hommes : l’air qu’ils respirent m’a toujours fait ma! ; sois leur cime ni et leur terreur. Ne cherche point à t’élever : les es prits, aujourd’hui, sont remuants et dûficilcs ; il te faudrait les contenir par la gloire militaire , et c’est un champ où j’ai si bien moissonné que les autres après moi ne peuvent qu’y glaner. Que le prestige de ma gloire ne t’éblouisse pas. Les hommes comme moi ne paraissent pas tous les cent ans , et j’en féli cité l’humanité , car nous sommes les exécuteurs do la vengeance divine. Mon rôle a été de faire de grandes choses ; le tien , tu l’as dit toi-même, est d'en faire dc bonnes. L’un est plus brillant, l’autre est plus solide. J’eusse préféré autrefois lé premier; aujourd’hui qu’une pure lumière m’a des sillé les yeux , je le conseille le second. Avant la propre gloire , mets le bonheur dc la France : j’ai me à te voir celle grande passion pour elle. Eh ! qui n’aimerait cette terre des nobles cœurs et des âmes magnanimes? Ramène , a tout prix, dans son sein, l’ordre", la paix, l’union, la tranquillité. (La suite à demain.)...