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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 2 novembre 1837

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
2 novembre 1837


Extrait du journal

On lit l’article suivant dans la Charte de i83o : « De toutes parts on nous annonce que les électeurs constitutionnels se rendront tous aux élections. Dévoués au Roi, dévoués à la constitution, à ce gouvernement représentatif dont nous commençons à recueillir les fruits, les électeurs sont pleins d’ardeur. Tous feront leur devoir, tous useront de leur droit, comme du- plus sûr garant pour le maintien de l’ordre actuel ; tous vou dront servi» par leurs suffrages la monarchie, la cons titution , les lois, et les enraciner dans le pays. » Les électeurs constitutionnels savent bien que dé sormais les résultats que nous avons conquis sont en sûreté. Us savait que la constitution est à l’abri des at taques sourdes ou déclarées, des armes franches ou hy pocrites dos partis. Ils savent que l'indifférence de quel ques-uns ne serait pas même une perte irréparable pour tous ; mais tous ils ont à cœur de prouver, par leurs concours et par l’exercice empressé de leurs droits, qu'ils s’associent pleinement à ce qui est, et que leur but bien arrêté est d’en assurer la base et la durée par une démonstration éclatante que les partis ne puissent renier. » Les électeurs embrassent sincèrement la cause du gouvernement représentatif ; ils prennent en main ses destinées : ils veulent que ce gouvernement, précédé de tant d’orages, se fixe, se consolide dans notre pays. Ils sont dévoués à la constitution de Juillet par conviction et par reconnaissance : par conviction, car tout leur prouve que le pays n’en veut point d’autres ; par recon naissance, car ils n’ont encore senti de repos, de bon heur, de sécurité, de véritable indépendance qu’avec elle, et toutes les autres ont été pour eux une source de maux. » Les gouvernemens absolus nous ont donné la gloire, aux dépens do la liberté; la démocratie nous a donné la licence et l’oppression au prix de tous les biens : la constitution représentative de Juillet a fait de nous, en peu d’années, une nation forte et sage, où la liberté est le premier frein de la licence, où le repos n’exclut point la gloire, et où la paix peut enfanter toutes les gran deurs. » Nous ne voulons ni accuser ni calomnier le pass nous ne voulons pas non plus lui retirer sa gloire, et désavouer tous ses bienfaits. Le passé a rendu d’im menscs services au présent. Il était nécessaire, pour le progrès des institutions et pour l’enseignement poli tique du pays, que chaque principe vint dominer tour-àtour sur la scène, a (in d’y faire connaître ses vertus et ses défauts : mais l’expérience est faite aujourd’hui; elle est complète. Les électeurs en ont profité ; ils l’ont prouvé en i83o et en 1834,ils s’assemblent de toutes parts pour le prouver encore. » Le jugement que vont rendre les électeurs est bien digne du stimuler leur zèle et de fixer leur attention. Les électeurs vont représenter le pays. On leur a dit : Vous êtes une aristocratie, vous ne représentez que vous-mêmes; vous n’êtcs que deux cent mille dans la nation ; vous ne votez que pour vous , et non pour elle ! Nous tiendrons aux électeurs un autre langage : Non, vous u’êtes pas une aristocratie , car vous n’avez au cun des caractères, aucun des élémens, aucun des vices qui ont signale l’aristocratie dans tous les tems ; non, vous U’êtes pas une classe immobile, qui no sa perpétue et ne se recrute que par elle-même ; vous êtes un élément progressif dans la nation; vous êtes la na tion elle-même, qui se représente par un corps formé de toutes les capacités garanties par la moralité et le travail, corps mobile qui s’étend et s’élargit tous les jours, et dont chaque citoyen peut faire partie, s’il veut utiliser ses bras ou son intelligence. Vous êtes le rendez-vous de toutes les supériorités avouées par le pays , et que le pays charge d’exprimer ses vœux et scs besoins. On vous dit que vous ne représentez que vousmêmes; c’est une erreur : vous représentez tout ce qui se meut autour de vous. En communication perpétuelle avec la foule, faisant vous-mêmes partie de la huile, toutes les impressions de la foule, vous les recevez ; tous ses intérêts, tous ses instincts, vous les comprenez et vous les exprimez, car ils sont aussi les vôtres. In téressés à l’ordre, vous exprimez , outre vos propres...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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